Les deux bateaux porteront désormais le même nom : VULNERABLE. Un mot utilisé dans la cybersécurité que promeut le principal partenaire du projet, la société Advens et qui veut être utilisé également pour une campagne pour défendre les plus vulnérables.
A la veille de l’inauguration du nouveau bâtiment de TR Racing à Lorient, l’écurie de course au large, menée par Thomas Ruyant, Alexandre Fayeulle et Thomas Gavériaux, propriétaire également de ce nouveau bâtiment, révèle le nouveau nom de ses deux voiliers qui seront cette année au départ du Vendée Globe. Ils seront ambassadeurs d’une campagne sur la vulnérabilité.
Alexandre Fayeulle, Fondateur d’ADVENS, co-fondateur de TR RACING et armateur des 2 bateaux VULNERABLE : ““Vulnerable” hissé sur deux Grands Voiles pour lancer le débat : et si la plupart de nos problèmes venaient de notre regard sur la vulnérabilité ? Et quel geste plus fort pour interpeller, que ce simple mot, assumé en grand par ces deux marins d’exception sur leurs bateaux préparés par la meilleure équipe ? Oui, nous sommes tous vulnérables, dans un monde vulnérable, sur une planète vulnérable. Nous le disons haut et fort pour les plus vulnérables d’entre nous que la société met de côté. Mais nous voulons poser la question à tout le monde : “et si nous regardions la vulnérabilité comme un potentiel à valoriser, plutôt qu’une charge à dissimuler ?” C’est exactement ce que nous faisons en cybersécurité et c’est le cœur de la nouvelle raison d’être d’Advens for cyber, people & planet. C’est aussi le sens de cette campagne que nous sommes en train d’imaginer, et j’invite tous ceux qui veulent y participer à nous rejoindre.”
Thomas Gavériaux, directeur général de TR Racing : « Nous sommes fiers d’embrasser cette campagne sur la vulnérabilité sous l’impulsion de notre partenaire, Advens. Agir avec sens est au cœur de l’ADN de TR Racing. Mettre nos performances technologiques et sportives, qui en elles-mêmes ne nous suffisent pas, au service de nos enjeux sociétaux en est l’expression. Toute la puissance et l’intérêt humain, technique, sportif de notre dispositif inédit à deux bateaux, se trouve d’autant plus renforcé avec les deux voiliers de Thomas et Sam portant une même campagne et le même nom. La vulnérabilité est présente dans chacun des métiers, chacune des activités de TR Racing. Chaque jour nos équipes travaillent la possibilité d’une perte de fonctionnalité technique, d’une casse matérielle, d’une blessure en mer ou à terre, d’un dysfonctionnement… Nos travaux quels qu’ils soient conscientisent les vulnérabilités. Elles sont le plus souvent partagées, nous grandissent et nous rendent plus fort, et in fine servent la préparation de nos marins et de leurs bateaux face aux éléments. »
Thomas Ruyant, skipper du voilier VULNERABLE : « Depuis le début de ma carrière en 2005, j’ai toujours eu à cœur de me servir de mes performances pour mettre en avant des causes sociétales. Cela a été le cas avec l’association Capucine, avec le Souffle du Nord pour le Projet Imagine puis avec LinkedOut et le réseau Entourage. Avec elles, je me suis bien souvent senti moins seul à bord de mes voiliers, moi qui navigue beaucoup en solitaire. Depuis nos débuts avec Alexandre et Advens, on veut aller plus loin dans l’ambition d’agir pour les Hommes et la Planète. Je suis heureux d’avoir un partenaire qui pense différemment et qui investit dans nos projets sportifs chez TRR pour porter des idées novatrices. »
Sam Goodchild, skipper du voilier VULNERABLE : « Partager une campagne avec TR Racing, Thomas Ruyant et Advens, en plus de tout ce que nous construisons ensemble, bord à bord, c’est très stimulant. J’ai hâte de hisser mes nouvelles voiles, ça va être beau ces deux VULNERABLE sur l’eau et surtout utile. »
Arnaud Pennarun annonce sa volonté de reconstruire le trimaran mythique d’Éric Tabarly pour courir la Route du Rhum – Destination Guadeloupe avec, puis lui faire prendre le départ de The Transat , « course pour laquelle il a été pensé et construit ».
L’histoire commence en 2017, quand Jacqueline Tabarly, Marie Tabarly et Arnaud Pennarun décident de faire classer Monument Historique Pen-Duick, le légendaire cotre de 1898 d’Éric Tabarly. L’objectif : pouvoir reconstruire sa coque qui ne pouvait plus naviguer, les matériaux la composant ayant perdu leurs caractéristiques mécaniques. « A cette époque, le Ministère de la Culture nous a soufflé l’idée de faire classer la flotte des cinq Pen-Duick. L’association Éric Tabarly a lancé cette démarche en 2023. Les délibérations sont actuellement en cours à la DRAC de Bretagne », explique-t-il. « Cela serait une première en France et en Europe, aucune flotte de voiliers, témoignant chacun d’un pan de l’histoire de la course au large et des innovations de génie d’un seul homme, n’a réussi à être conservée dans son ensemble jusqu’à aujourd’hui et obtenu ce statut qui lui permettrait d’éviter d’être dispersée. » Après la Route du Rhum – Destination Guadeloupe qu’il a courue pour l’association Robert-Debré à bord de Pen-Duick III, Arnaud Pennarun souhaite participer à l’édition suivante à bord d’un autre bateau. « Il manque le maillon de 1968, l’année qui a vu naître Pen-Duick IV, le trimaran le plus grand, le plus innovant et le plus rapide de sa génération. Reconstruire ce bateau est l’opportunité de compléter la flotte des Pen-Duick et de les réunir à nouveau tous les six. De plus, les équipes et la dimension du Chantier Naval de Pors-Moro vont nous permettre de reconstruire avec précision et fidélité ce trimaran si emblématique de la course au large », indique-t-il. Estimant qu’un « bateau de cette trempe ne saurait rester au ponton trop longtemps avec ses frères Pen-Duick », il souhaite courir la Route du Rhum – Destination Guadeloupe avec, puis lui faire prendre le départ de The Transat CIC, « course pour laquelle il a été pensé et construit ». Pen-Duick IV, le premier trimaran de course au large Dessiné par l’architecte Sétois André Allègre, Pen-Duick IV, construit en 1968 aux Chantiers et Ateliers de la Perrière à Lorient, est un trimaran en aluminium ultra moderne pour l’époque. Pionnier, Éric Tabarly avait imaginé un trimaran de 20,80 m de long pour 10,70 m de large, équipé de deux mâts tournants. L’objectif : concevoir le trimaran le plus rapide du monde pour la 3e édition de la Transat Anglaise. Contraint à l’abandon sur l’édition de 1968 de la transatlantique, le trimaran surnommé la « pieuvre géante » ou « le court de tennis » révolutionne la course au large et enchaîne ensuite les records. La tenue des mâts-ailes étant difficile à mettre en œuvre, le « IV », dorénavant équipé d’un grément classique, pulvérise le record de la traversée de l’Atlantique entre les Canaries et les Antilles en décembre de la même année avant de participer à la « Los Angeles – Honolulu » en juillet 1969 hors course (les trimarans n’étant pas admis), deux jours avant les plus grands monocoques américains de l’époque. Le bateau passe ensuite entre les mains d’Alain Colas, l’un des équipiers d’Éric Tabarly. Ce dernier remporte la Transat Anglaise en 1972 et bat par la même occasion le record de l’épreuve avant de renforcer la structure et la stabilité avant des trois coques, au chantier où il a été construit. Alain Colas ayant « caphornisé » son bateau, il le renomme Manureva et boucle le tour du monde en solitaire par les trois caps en 1973. Cinq ans plus tard, il prend le départ de la première édition de la Route du Rhum mais disparait avec son trimaran le 16 novembre 1978 au large des Açores, alors qu’il est deuxième de la course. Cap sur 2026
Avant de se lancer dans l’aventure, il a fallu « patiemment réunir les plans, les photos et les témoignages concernant Pen-Duick IV », comme le souligne Arnaud Pennarun, « surpris par l’audace des choix technologiques de 1968 ». A ce stade, le marin chef d’entreprise travaille avec un organisme de certification et de calcul de structures afin de bien anticiper les enjeux de la construction à venir. « Nous avons opté pour une reconstruction fidèle de Pen-Duick IV, en prenant en compte les modifications réalisées entre 1968 et 1970 par Éric Tabarly, ainsi que certaines améliorations apportées par Alain Colas », précise-t-il.
Afin de pouvoir être présent sur la ligne de départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2026 en catégorie Rhum Multi, le chantier de reconstruction devra démarrer en fin d’année 2024. « Pour démarrer cette construction qui permettrait de compléter la flotte patrimoniale des Pen Duick et faire revivre un monument de la course au large internationale, nous allons rechercher un ou des partenaires financiers désireux de se projeter sur un circuit de course au large moderne avec un trimaran de course qui, nous vous l’assurons, étonnera à nouveau par sa vitesse », conclut-il.
Le port d’attache de Pen-Duick IV sera la Cité de la Voile Éric Tabarly à Lorient La Base. Caractéristiques techniques de Pen-Duick IV Longueur : 20,80 m hors tout Largeur : 10,70 m Tirant eau : 2,40 m/0,80 m Déplacement : 6,5 tonnes Surface de voilure au près : 107m2 Matériau : aluminium
Triana,one of the smallest yachts in the fleet and with only seven crew theyve impressed many since race start consistently ranking highly. Credit?Aïda Valceanu/ OGR2023
Triana FR (66), le plus petit voilier de l’OGR a franchi la ligne d’arrivée au Royal Yacht Squadron. Skippé par Jean d’Arthuys le bateau termine finalement 3e du classement général près avoir failli remporter la course devant sur Maiden.
Des scènes émouvantes se sont déroulées à Cowes, où familles, amis et autres équipages ont accueilli leurs héros de la circumnavigation. Un succès doux-amer pour Triana, leader de longue date en IRC, qui a manqué de peu la médaille d’or de l’IRC au profit de l’équipage féminin britannique de Maiden (03), à une journée près. Le ponton de Trinity Landing à Cowes était bien occupé mardi après-midi avec Triana FR (66), un SWAN 53, et White Shadow ESP (17), un SWAN 57, qui ont terminé la McIntyre Ocean Globe Race après 48 jours de course. Un peu plus d’une heure séparait les deux voiliers partis de Punta del Este pour la dernière étape de la course. Les deux voiliers sont arrivés chacun à leur manière mais unis dans l’émotion, le soulagement, la fierté et la certitude d’avoir accompli quelque chose d’extraordinaire.
La progression a été lente pour le Swan 53 français et le Swan 57 espagnol au cours des 36 dernières heures, avec parfois seulement 4 milles nautiques d’écart entre les deux bateaux. Les vents et les courants capricieux ont rendu leur arrivée frustrante et délicate pour les équipages désireux de boucler la boucle.
Mais, finalement, les Dieux du vent se sont montrés favorables aux circumnavigateurs qui étaient partis de Southampton le 10 septembre, soit 225 jours auparavant.
Triana, skippé par Jean d’Arthuys, a terminé son tour du monde à 16h25 UTC le 23 avril. L’un des plus petits voiliers de la flotte, avec seulement sept membres d’équipage, Triana a impressionné beaucoup de monde depuis le début de la course, se classant constamment en tête – jusqu’à la cruciale dernière étape de l’OGR. Malheureusement, malgré tous leurs efforts sur cette dernière étape, les conditions météorologiques les ont empêchés d’avancer. Après 48 jours de course, ils terminent 7e en temps réel et en IRC pour l’étape 4.
L’équipage très compétitif de Triana, dont le second, Sébastien Audigane, a déjà réalisé six passages du Cap Horn et détient le record Jules Verne, semblait bien parti pour remporter la médaille d’or IRC de la course grâce à une avance de sept jours à l’approche de l’étape 4. Mais la lenteur de la progression depuis le début de l’étape Punta del Este – Cowes, due à des vents forts et contraires, a permis à Maiden UK (03) de grignoter cette avance. Triana devait arriver le 22 avril au matin pour conserver son titre, mais ce ne fut pas le cas. L’équipage féminin de Maiden a été confirmé comme le vainqueur officiel de l’OGR. L’équipage de Maiden était sur le ponton de Trinity Landing pour accueillir Triana.
Triana avait fait la une des journaux quelques jours après le début de l’étape 1 lorsque, à 210 milles nautiques au sud-ouest du Portugal, un membre de l’équipage avait chuté et s’était lacéré la jambe. L’état du marin s’était détérioré au cours de la nuit et il avait été décidé qu’une évacuation était nécessaire. Une évacuation médicale par hélicoptère longue distance avait été effectuée avec succès le jour suivant et le membre d’équipage s’était complètement rétabli.
Le Swan 53 avait franchi la ligne d’arrivée au Cap en 8e position en temps réel et en 4e position en IRC. Ils étaient arrivés sans moteur, ce qui avait rendu l’accostage difficile après une longue course. L’étape 2 s’était améliorée, avec une 5e place en temps réél à Auckland et une 2e place en IRC. Mais c’est l’étape du Cap Horn qui s’était avérée la plus fructueuse pour Triana, se classant 4e en temps réel et 1er en IRC. C’est cette victoire qui leur avait permis d’aborder l’étape 4 en position de force.
Le skipper Jean d’Arthuys, qui rêvait de participer à la Whitbread Round the World Race depuis son plus jeune âge, exprime son immense fierté pour ce qu’ils ont accompli. ” Nous sommes très fiers d’entrer dans le cercle des marins qui ont fait le tour du monde par les trois caps. C’était une course extraordinaire, et pour nous, c’est une aventure fantastique. Quand vous réalisez quelque chose qu’on vous avait dit impossible de faire et que vous le faites, il y a quelque chose de fondamental qui change en vous. Cette course va changer ma vie. “
Mais c’est cette dernière étape qui s’est avérée la plus difficile pour Triana. Pour un équipage habitué à suivre les voiliers plus grands et plus puissants de la flotte, il était mentalement très difficile de savoir que chaque heure signifiait que leur chance de remporter l’or au classement général de l’IRC s’éloignait. À cette tension mentale s’ajoutait le fait qu’ils manquaient de nourriture et qu’ils avaient survécu avec de la soupe et des pâtes pendant les dernières semaines.
Peu après le champagne à bord de Triana, ce fut au tour de White Shadow d’être sous les feux de la rampe. Et peu de voiliers méritent autant ce coup de projecteur que l’équipage fantastiquement enthousiaste du Swan 57 espagnol.
L’équipage international composé de Français, Espagnols, Argentins et Allemands n’a pas toujours été très bien classé, mais il a incarné l’esprit de l’OGR. Ils ont relevé le défi de faire le tour du monde par les trois grands caps et ont vécu l’aventure d’une vie tout au long de leur parcours. Cet esprit s’est exprimé par des chants et des danses sur la ligne d’arrivée, comme à l’accoutumée. L’équipage remportera sans aucun doute la première place au classement général pour la douche au champagne la plus impressionnante.
Jean-Christophe Petit, ému et rayonnant, a parlé de ce que la course a représenté pour lui et son équipage. ” Il y a tellement d’émotions. Quand on navigue, on ne pense qu’au présent, à l’heure suivante, au lendemain, mais on ne pense jamais à ce qu’on est en train de faire. Et puis vous arrivez et vous réalisez que vous l’avez fait ! Nous avons fait le tour du monde. Lorsque je suis parti, je n’ai jamais pensé que dans huit mois je reviendrais, mais nous y sommes. C’est très, très émouvant. Nous avons quatre règles sur le bateau : les « 4 A » – Arrive, All, ASAP et Amigos. C’est ce que nous avons fait.“
Les tweets de White Shadow ont été les plus philosophiques de toute la flotte, l’équipage exprimant souvent ses sentiments les plus profonds en 140 caractères ou moins. Ce n’est pas une tâche facile, mais cela leur a permis de gagner de nombreux fans à l’échelle internationale.
Lors de l’étape 1, ils sont arrivés au Cap en 9e et 8e position en IRC. Lors de l’étape 2, ils sont arrivés à Auckland en 11e position, à la fois en temps réel et en IRC, et ils ont assuré un divertissement musical en utilisant des ustensiles de cuisine à bord. Lors de l’étape 3, ils se sont classé 10e dans les deux catégories. C’est au cours de l’étape 3 que leur étai s’était rompu, déchirant leur grand-voile, ce qui les avait obligés à continuer avec une voile fortement réduite. Mais ils sont restés optimistes tout au long de ces épreuves.
L’étape 4 s’est avérée être la plus fructueuse, mettant la pression sur le voilier français Triana jusqu’à la fin. Mais pour cet équipage passionné, les expériences vécues au cours des huit derniers mois sur l’eau l’emportent de loin sur les classements.
Galiana WithSecure et Evrika continuent de lutter contre les vents contraires en direction de Cowes. Arrivée prévue mercredi soir.
Le Mod70 Limosa d’Alexia Barrier a fait ce matin son entrée dans le port de Portimao au Portugal, terminus de la première transatlantique effectuée par un équipage entièrement féminin à bord d’un trimaran de 20 mètres. Les 8 femmes d’un Team très international concocté par Alexia et sa co-skipper Dee Caffari, avaient quitté Antigua le 13 avril dernier dans le cadre de la campagne de détection menée par les deux femmes pour définir l’équipage 100% féminin qui présidera d’ici 18 mois environ, aux destinées du Maxi trimaran IDEC SPORT dans une nouvelle tentative contre le record du Trophée Jules Verne.
25 navigatrices au ban d’essai Avec méthode, empathie et bienveillance, teintées d’une forte exigence technique, Alexia poursuit ces rencontres et découvertes des talents si particuliers dont elle souhaite s’entourer pour boucler un tour du monde à la voile et sans escale. Marie Riou (FRA), Joan Mulloy (IRL), Deborah Blair (GBR), Annie Lush (GBR), Rebecca Gmuer (NZL) et la media Woman Georgia Schofield (NZL) ont ainsi enrichi une liste déjà forte de 25 profils parmi lesquels Alexia définira la start-list finale des 10 femmes retenues pour leurs compétences nautiques, leurs qualités humaines, et leurs capacités à bien vivre durant 40 jours en mer.
Une Transat découverte… « Je me découvre en capitaine » avoue avec sa franchise coutumière Alexia Barrier. Cette finisher du Vendée Globe 2020 (24ème), connue du grand public pour ses aventures solitaires, a pourtant effectué une bonne partie de sa carrière comme équipière à bord de grandes unités de course au large. Elle revêt depuis une année une casquette de skipper et de chef d’équipe qui lui sied un peu mieux avec chaque sortie. Et celle qui vient de s’achever à Portimao était de taille, puisque pour la première fois, elle menait à son terme une expédition transatlantique à bord d’un véloce et volatile Mod70 exclusivement manié par des femmes. « Certes, nous n’avons pas poussé le bateau dans ses retranchement » poursuit la navigatrice Méditerranéenne. « Nous n’avons pas non plus cherché la difficulté. L’idée dominante était de trouver cohésion et bonne entente entre 8 femmes qui avaient très peu navigué ensemble, même si nous nous connaissions toutes à titre individuel. En ce qui me concerne, il m’importait de me prouver que je savais assumer ce rôle de capitaine et de leader. Il me semble que sur ces deux tableaux, notre transat est un succès. La bonne humeur a régné tout au long du parcours. Chacun a rapidement trouvé sa place, et j’ai pu à loisir observer mes co-équipières et évaluer au large leurs réactions, tant d’un point revue technique que sur le plan humain. J’ai apprécié leur bonne humeur et leur capacité à se soutenir les unes les autres. Il y avait à bord la bienveillance qui me semble indispensable pour réussir un tour du monde en équipage.»
Entre 8 et 10 femmes sur le Trophée Jules Verne Alexia, toujours épaulée de la Britannique Dee Caffari, et à terre de son team manager Jonny Malbon, se donne encore plusieurs mois pour poursuivre ses expérimentations et ses essais avec d’autres navigatrices. « Nos portes sont ouvertes à toutes, quels que soient leurs horizons d’excellence, voire le volume d’expérience. Nous portons cette idée que chacun peut oser et réaliser ses rêves. Mes critères fondamentaux sont la capacité d’adaptation et de vie en groupe à long terme. Je pense devoir tester encore une dizaine de filles avant de décider d’une short-list de 14 personnes, pour un équipage final au départ du Trophée Jules Verne de 8 à 10 équipières. De nouvelles confrontations avec les autres Mod70 toujours opérationnels (Phaedo de Brian Thompson, Zoulou d’Erik Maris et Loick Peyron ou Argo de Jason Carroll) sont au programme, notamment à Palma de Mallorca cet été et en Grèce avec la Aegean 600. Le Maxi trimaran IDEC SPORT aura entre temps, le 31 mai, été mis à l’eau, et les premières navigations à bord du géant pourront débuter. »
A peine le temps de se reposer dans la quiétude printanière de Portimao. Alexia rejoindra dès ce milieu de semaine Lorient et le site de départ de The Transat CIC. Elle retrouvera le Maxi Trimaran IDEC SPORT à Vannes aux bons soins du chantier Multiplast et supervisera le 31 mai prochain la mise à l’eau du voilier détenteur du Trophée Jules Verne.
Team Maiden crews ready to set sail from Punta del Este for home on the leg 4 start day.Credit: OGR2023/Aida Valceanu.
L’équipage international féminin a franchi la ligne d’arrivée du Royal Yacht Squadron, Cowes à 10:52 UTC, le 16 avril, après avoir parcouru 6599 nm depuis Punta del Este sur la quatrième étape de l’OGR. Leur plus proche rival pour le titre IRC, Triana FR (66), devait finir avant le 22 au matin, mais il fait maintenant face à des vents contraires à 150 nm de Cowes, avec une heure d’arrivée estimée à 17:00 le mardi 23. La victoire de Maiden est désormais officielle !a
Maiden UK (03) a remporté la McIntyre Océan Globe Race en prenant la première place au classement en temps compensé IRC face à une flotte de 14 bateaux expérimentés et motivés. L’équipage de Maiden entre ainsi dans l’histoire de la navigation comme étant le tout premier équipage entièrement feminin à gagner une course autour du monde en équipage.
L’ancien bateau Whitbread, mené par un équipage international entièrement féminin, a remporté le titre convoité après 153j 2h 16m 53s de course autour du monde. Pratiquement aucune des équipières n’avait jamais relevé un défi aussi épique, et seule une avait déjà navigué dans les mers du sud.
Elles ont franchi la ligne d’arrivée du Royal Yacht Squadron, Cowes, en Angleterre, à 10:52 UTC, le 16 avril, terriblement heureuses, après avoir parcouru 6599 nm depuis Punta del Este lors de la quatrième étape de l’OGR, donnant l’impression que c’était facile, bien que tout le monde sache que cela ne l’a pas été.
L’attente a été longue pour les filles de Maiden au cours des derniers jours, car elles attendaient de voir si leur concurrent direct pour le titre IRC, le voilier français TRIANA, arriverait à temps pour les surpasser en termes de handicap, mais cela est désormais impossible.
L’équipage a conquis des fans dans le monde entier et a impressionné par son dévouement à promouvoir l’éducation pour toutes les femmes, son éthique de travail constante et ses compétences incontestables sur l’eau. Elles ont affronté des grains, des pannes de dessalinisateur les forçant à recueillir l’eau de pluie, des spinnakers qui éclatent et des cassettes Abba qui s’effilochent. Elles ont traversé l’Équateur à deux reprises, franchi les trois grands caps, dont le Cap Horn. Maiden retourne maintenant dans son port d’attache, à Southampton, le bateau prêt pour la retraite, en aussi bon état que lorsqu’il est parti, 218 jours auparavant. Tout cela s’est fait dans l’esprit de la McIntyre OGR, en naviguant comme en 1973.
The youngest skipper in the OGR fleet Heather Thomas after arriving in Cape Town at the end of Leg 1, 3rd in line honours and IRC. Credit: OGR2023 / Aida Valceanu
La skipper Heather Thomas, la plus jeune capitaine de la flotte, a exprimé sa fierté de remporter la première place. C’est très excitant d’être le premier équipage entièrement féminin à gagner une course autour du monde. C’est un moment historique. Les filles ont travaillé très dur pour cela et nous sommes très fières de notre réussite. Nous avons le meilleur équipage et le meilleur bateau, que dire de plus ! Quant à nos adversaires, ce fut un plaisir de les connaître et ils vont nous manquer. Ce fut une première OGR incroyable et j’espère que les suivantes seront aussi bonnes. Maiden ne participera pas à la prochaine OGR, mais je le ferai. Heather a déclaré dès le début de la course qu’elles étaient “là pour gagner”, et elles l’ont fait, en se classant régulièrement dans la première moitié de la flotte. Lors de la première étape, elles se sont classées troisièmes en temps réel et en IRC. Lors de l’étape 2, elles se sont classées quatrièmes temps réel et en IRC, et lors de l’étape 3, d’Auckland à Punta del Este, elles se sont classées deuxièmes en temps réel et quatrièmes en IRC.
Heather tient à remercier son talentueux équipage, originaire du Royaume-Uni, d’Antigua, des États-Unis, d’Afrique du Sud, de France et d’Afghanistan. Heather décrit cette équipe soudée, avec sa seconde Rachel Burgess, comme l’une des principales forces de Maiden. ” Nous travaillons si bien ensemble. Chacune apporte quelque chose à l’équipe, sans quoi nous ne pourrions pas accomplir ce que nous faisons.“
Don McIntyre, fondateur de l’OGR, se réjouit du succès de Maiden. ” Quelle victoire incroyable pour la skipper Heather et ce mélange éclectique de navigatrices du monde entier et de compétences à bord de Maiden. Wow ! Elles se sont appropriées l’aventure OGR à tous les niveaux, réalisant des performances sur l’eau, affrontant des défis totalement inconnus dans les mers du sud avec courage et détermination et représentant leur cause comme de vraies championnes. Dans les ports, elles ont été les parfaites ambassadrices de la vie, embrassant chaque jour et chaque minute avec une véritable passion. Nous les avons aimées !”
” Chacun des 220 marins qui ont navigué ou qui naviguent encore aujourd’hui dans cette OGR a une histoire et l’a fait pour des raisons particulières. Aujourd’hui, leur vie va être changée à jamais, et l’équipage de Maiden n’est pas le seul à avoir remporté cette belle victoire historique face à des équipes très sérieuses. Cette OCEAN GLOBE RACE est l’histoire d’hommes et de femmes qui recréent les premières courses de la Whitbread et qui, pour la première fois depuis 30 ans, donnent à des marins ordinaires l’occasion de courir autour du monde à bord de voiliers classiques. Voir Maiden recréer la glorieuse histoire de la Whitbread et GAGNER l’OGR est et sera toujours une source d’inspiration pour beaucoup. BRAVO !!“
” C’est beau de voir Maiden remporter le titre de vainqueur de la McIntyre Ocean Globe après son histoire dans la Whitbread. Dessiné par Bruce Farr, ce voilier de 58 pieds à coque en aluminium s’est classé quatrième de la Whitbread 1981-82, connue alors sous le nom de Disque d’Or 3. Il a ensuite été rebaptisé Stabilo Boss pour le défi en solitaire BOC 1986-87, où il s’est classé septième. En 1987, il a été acheté par Tracy Edwards MBE, qui a fait les gros titres de la Whitbread 1989 en skippant l’emblématique yacht autour du monde avec un équipage exclusivement féminin.“
La remise des prix finale et la présentation du trophée des vainqueurs de la McIntyre Ocean Globe Race, organisée par TRANSLATED9, aura lieu à Rome, en Italie, le 21 juin 2024. Il y a actuellement sept participants à la McIntyre OGR qui courent toujours vers la ligne d’arrivée.
C’est une phase importante du projet UpWind by MerConcept qui s’est achevée à Concarneau : la semaine de sélection des sept navigatrices qui accompagneront Francesca Clapcich sur toute la saison 2024 à bord de l’Ocean Fifty. Initialement prévue pour 6 lauréates, le jury de la sélection UpWind by MerConcept a décidé de retenir 7 navigatrices au regard de leurs compétences et de leur potentiel. L’objectif ultime de ce projet étant d’accompagner ces navigatrices à performer à haut niveau en multicoque. Lisa Farthofer, Anne Claire Le Berre, Elodie-Jane Mettraux ,Tiphaine Ragueneau, Michaela Robinson, Sara Stone et Arianne van de Loosdrecht sont les lauréates de cette première sélection !
Au terme de quatre jours de tests physiques, d’entretiens individuels et de navigations, pendant lesquels le jury a pu confronter les différents profils, la liste de l’équipe de l’Ocean Fifty UpWind by MerConcept est désormais officielle.
Toutes les équipes de MerConcept et d’11th Hour Racing remercient l’ensemble des participantes pour cette semaine passée dans la convivialité et la transmission, ainsi que les 120 candidates ayant été inspirées par ce nouveau projet !
« Nous sommes ravis de célébrer la réussite de ces sept navigatrices exceptionnelles, qui ont démontré tout leur potentiel face aux 16 candidates de cette semaine de sélection et face aux 120 inscriptions reçues. Leur engagement, leurs compétences et leur passion pour l’océan mettent en valeur la force et les capacités des femmes dans le monde nautique. Nous leur présentons nos félicitations et leur souhaitons le meilleur dans cette nouvelle aventure. » Lorraine McKenna, Sponsorship Director, 11th Hour Racing.
« Ce fut une semaine passionnante, intéressante et très enrichissante pour le projet et je l’espère pour toutes les navigatrices qui y ont participé. L’atmosphère était géniale cette semaine dans les locaux de MerConcept et cela a créé une belle émulation. Les douze candidates ont toutes montré leur envie d’intégrer ce nouveau projet et y ont mis beaucoup d’énergie. Le moment du choix n’est jamais simple car nous avons découvert beaucoup de compétences et de potentiel et c’est pour cela que nous avons décidé de sélectionner sept navigatrices plutôt que de se limiter à six profils. C’est très prometteur pour la suite. » François Gabart, Fondateur de MerConcept
Qu’elles soient ou non retenues dans l’équipage UpWind by MerConcept, les 12 candidates présentes cette semaine à Concarneau ont vécu une expérience exceptionnelle. Comme le souhaitait le Team Manager Louis Giard au briefing d’accueil le lundi 15 avril, cette sélection a été vécue dans la bonne humeur et le partage. Venant de tous horizons et de cultures différentes, les navigatrices ont beaucoup échangé et partagé leurs expériences. Skipper de l’Ocean Fifty, l’italienne Francesca Clapcich livre son regard sur cette semaine de sélection : « J’ai été très impressionnée par le niveau des candidates à chaque étape de la sélection. Cette semaine a été très intense, avec de nombreux tests physiques et techniques – et soumises à un contrôle continu. Malgré la compétition, toutes les filles étaient très positives pendant la semaine et ont travaillé en équipe, ce qui a d’ailleurs rendu la tâche du jury très difficile. J’ai confiance dans l’équipe que nous avons choisie – un mélange de navigatrices plus expérimentées et de talents émergents, qui bénéficieront d’un entourage et d’un soutien technique du plus haut-niveau. Je suis ravie de naviguer avec elles sur l’Ocean Fifty UpWind by MerConcept ! »
Zoom sur les 7 navigatrices
C’est une équipe internationale et diversifiée que présentera le projet UpWind by MerConcept sur les épreuves des Ocean Fifty Series 2024, avec pas moins de sept nationalités représentées dans l’équipage !
Francesca Clapcich – Italie Lisa Farthofer – Autriche Anne Claire Le Berre – France Elodie-Jane Mettraux – Suisse Tiphaine Ragueneau – France Michaela Robinson – Afrique du Sud Sara Stone – Etats Unis Arianne van de Loosdrecht – Pays Bas
La liste d’équipage désormais constituée, toute l’équipe d’UpWind by MerConcept se concentre désormais sur la suite de la saison. Les entraînements débuteront dans quelques jours à Concarneau avant de s’élancer sur l’Act1 des Ocean Fifty Series qui se déroulera à St Malo du 22 au 26 mai.
Les membres du jury UpWind by MerConcept :
François Gabart, Fondateur de MerConcept Lorraine McKenna, Sponsorship Director 11th Hour Racing Cécile Andrieu, Directrice des programmes de course au large chez MerConcept Louis Giard, Team Manager du projet UpWind by MerConcept Francesca Clapcich, Skipper de l’Ocean Fifty UpWind by MerConcept »
Après une semaine de course, une grande partie de la flotte a passé ce week-end l’unique marque de parcours de la Cap-Martinique : Madère. Au passage de l’archipel portugais, la meute s’est resserrée et laisse entrevoir une arrivée groupée en Martinique. « Il y a très peu d’écarts. C’est un incroyable tir groupé qu’ils nous font » souligne Thibaut Derville, co-organisateur de l’événement. En double, deux équipages se bagarrent pour la première place. Les Havrais Noël Racine et Ludovic Sénechal (Foggy Dew pour FOP France) sont passés en tête à Madère mais les jeunes sudistes Adrien Follin et Pierre Garreta (SNSM St-Tropez) viennent de reprendre l’avantage. En solo, Ludovic Gérard (Solenn for Pure Ocean) et Régis Vian (CMG – EJ pour Ecole Jules Verne) se livrent le même type de duel. Ludovic a remporté la dernière édition en double alors que Régis Vian avait dû abandonner suite à des problèmes techniques. Ils sont distants de moins de 4 milles et font jeu égal avec les duos.
Quelques concurrents ont profité de l’abri des îles pour effectuer des réparations. Daniel Robin et Laurent Cossais (Jaffa Association M Caillaud) ont profité du passage à Madère pour une rapide escale technique alors qu’Yvan Le et Samuel Comelli se sont arrêtés, sans mettre le pied à terre, afin de passer une drisse. Sébastien et Marine Pejoan (Pour Endofrance) pourraient faire de même. Ils ont annoncé à la direction de course avoir un problème d’énergie nécessitant un arrêt rapide. Le Sud-Africain Adrian Kuttel (Sentinel Ocean Alliance) a annoncé son abandon ce week-end. Marin expérimenté, Adrian faisait partie des favoris de cette édition. Il est victime d’une avarie de pilote automatique qui l’empêche de poursuivre la course en sécurité. « Mon capteur de pilote automatique a grillé. Seul mon pilote d’urgence fonctionne maintenant mais il ne sera pas efficace pour traverser l’Atlantique. J’ai donc pris la décision difficile de me retirer de la course » a-t-il expliqué.
Le passage de Madère est un moment important puisqu’il permet aux équipages de profiter d’une connexion 4G, autorisée dans les règles de course. Ce retour à la civilisation leur permet de partager le plaisir d’être en mer avec leurs proches. Ce week-end, l’organisation de course a reçu de nombreux témoignages. « On voit que certains équipages prennent beaucoup de plaisir » apprécie Thibaut Derville.
Le passage de l’archipel de Madère marque une étape importante dans la transat. Les concurrents bénéficient maintenant de conditions beaucoup plus agréables et sont portés par les alizés. Ils sont attendus en Martinique à partir du 4 mai.
Les mots du bord
Victor Gérin (Planète Urgence) : Après un Golfe de Gascogne musclé, et une descente technique dans le vent léger, Madère marque clairement le début d’une nouvelle course. Arrivés dans la grisaille avec les bonnets, nous passons la porte en shorts et crocs, 10 nœuds et du soleil, c’est donc ça les alizés ? Nous découvrons ces îles sauvages, ces paysages et… ces dévents redoutables qui nous ont scotché sur la fin d’après-midi. L’occasion également aujourd’hui de reconnecter un peu, de charger des gros fichiers météo et de faire quelques visios avec la famille et les copains, c’est toujours bon pour eux de nous savoir bien en mer, en prenant du plaisir et étant prudents.
Jacques Amédéo (Solidarité Paysans) Le JPK 110 n’aime vraiment pas le reaching comme allure. Même notre valeureux pilote a du mal à le contrôler. Ce fut donc une récompense d’arriver sur l’île de porto Santo au clair de lune. Nous avons rasé l’île cap plein ouest, direction la grande île de Madère, austère et imposante forteresse comme posée au milieu de la mer. Nous naviguons de concert avec plusieurs de nos concurrents pour passer Madère en début d’après-midi. Progressivement, chacun, reprenant sa route de son côté… Qui aura raison ?
Ludovic Gérard (Solenn for Pure Ocean) Et voilà, l’ile de Porto Santo est passée samedi soir, désormais devant Solenn for Pure Ocean et moi : l’Atlantique avec un grand A et pour deux semaines ! Atterrissage fin de journée pour nous, permettant quelques appels visio à mon épouse et famille proche. Après cette semaine chargée, il est bon de les entendre et de les rassurer aussi, on a vite fait à terre de s’inquiéter outre mesure ou à raison aussi. Grand bol d’amour familial donc pour les 2 prochaines semaines avant retrouvailles en Martinique. Attraper de la 5G permet aussi évidemment de faire un plein de données météo « no limit » (comprendre « comparé au débit de l’iridium go ») et d’aller lire les news des copains sur le site de la course. Découvrir aussi les hommages très touchants rendus à Philippe, voilà une personne que j’aurais eu plaisir à connaitre à l’arrivée, n’ayant pas eu la chance de vraiment échanger avant le départ.
Bertrand Fourmond (Alpha yesss) 8h00, le vent commence à rentrer, depuis que je l’attendais cette bascule. On commence avec 5 nœuds et progressivement 9, on avance à 5 ou 6 noeuds, que ça fait plaisir ! Boum, un coup de bôme à la caboche ! Ça va, il y aura une belle bosse sur le côté de la tête. Depuis que j’ai Pouss1, j’ai toujours réussi à l’éviter, un signe ou pas ? Enfin un premier cap de descente, le vent monte progressivement, je fais du 155 pour faire plus de vitesse et quitter cette zone de molle qui reste à mes fesses.
REGIS VIAN (Ecole Jules Verne) Aujourd’hui, grosse journée météo, hier, passage de Porto Santo, et cette nuit, passage entre Porto Santo et Madère. En résumé, il y a du travail à bord. Le passage d’une ile, c’est un peu le retour à la vie. On y retrouve les autres bateaux qui y convergent aussi, mais on y retrouve aussi du réseau 4G (retour à la vie civilisée donc…), qui permet d’envoyer quelques photos et surtout de charger des gros fichiers météo à bord. Le passage d’une île, c’est aussi gérer au mieux ses pièges et ses obstacles. Ce n’est plus « tout droit » comme en pleine mer. Il y a donc plus de manoeuvres, plus de navigation, plus d’attention, sans oublier de manger et dormir.
Pierre-Marie Houchard (Les Dotis) Enfin l’île de Porto Santos tôt ce matin, drôle de sensation, une île noire, brutale qui s’illumine avec le soleil naissant. Pas un arbre ne dépasse, quelques touches de pastels verte et jaune, elle est tondue comme un oeuf. Puis quelques voiliers s’élancent vers les Açores, une sensation de découverte très agréable et on s’élance vers la Martinique maintenant. Heureux d’être en mer mais profondément attristé de la disparition de Philippe.
Jacques Rigalleau (Enedis Ora) Bonjour, tout d’abord mes premiers mots vont à la famille de notre collègue disparu en mer. Suite à une mauvaise chute au Cap Finisterre, je suis tombé sur le dos (côtes ?) J’ai donc été obligé de me reposer. J’ai dormi 5h, pilote en mode vent, et c’est pour ça que je me suis retrouvé dans l’Est involontairement. Mais bon la course est longue. Pas le temps de m’ennuyer, le bateau est niquel et le pilote est top !
L’équipage du Class40 Groupe SNEF a franchi en première position la ligne d’arrivée de la Niji40n à Marie Galante course transatlantique exclusivement réservée aux Class40 à 03 heure 06 minutes 28 secondes en heure locale (09 heure 06 minutes 28 secondes, heure Paris), ce lundi 22 avril 2024.
Le skipper Xavier Macaire et ses deux coéquipiers, Pierre Leboucher et Carlos Manera Pascual, d’une solide constance aux avant-postes, ont réalisé les 3 514.82 milles du parcours théorique (route directe) entre Belle-Île-en-Mer et Marie-Galante en Guadeloupe, via Santa Maria aux Açores à laisser à tribord, en 14 jours 20 heures 06 minutes 28 secondes à 9,87 nœuds de moyenne. L’équipage franco-espagnol a sur le fond (en réalité) parcouru 4 066.40 milles nautiques à 11.42 nœuds. Acrobatica, skippé par Alberto Riva, Jean Marre et Benjamin Schwartz devraient prendre la 2e place.
« Tiembè raid, pa moli*»… C’est le message en créole que Laurent Voulzy – le ‘parrain éternel’ de la course entre Belle-Île-en-Mer et Marie-Galante, selon la jolie formule d’un journaliste ultra-marin – a pu adresser aux équipages contactés à la vacation en cette veille de dénouement de cette transatlantique de printemps. Sur l’eau, le tension se fait plus palpable en approche de Marie-Galante, théâtre d’une rafale d’arrivées imminentes de trios de marins survoltés.
Xavier Macaire, Pierre Leboucher et Carlos Manera Pascual viennent de remporter la première édition de la Niji40, au terme d’une bataille navale de 14 jours 20 heures 6 minutes et 28 secondes. Partis de Belle-Ile-en-mer le dimanche 7 avril dernier à 13h, ils ont franchi la ligne d’arrivée à Marie Galante ce lundi 22 avril à 9h 06 minutes et 28 secondes (heure française). Le Class40 Groupe Snef aura parcouru 4 066,40 milles à une vitesse moyenne de 11,42 nœuds.
Durant les deux semaines de cette transatlantique dédiée aux Class40, le Team Snef aura dû composer avec toutes les conditions météo, avec notamment deux belles dépressions, dans le golfe de Gascogne et aux Açores, rendant la mer difficile avec une houle croisée. Un temps digne des mers du Sud en plein océan Atlantique ! Il a fallu aussi négocier de nombreuses zones de transition, propices aux retournements de situation et à une pression de tous les instants. L’histoire retiendra également la formidable bataille que se sont livrée les Class40 Groupe Snef et Acrobatica, véritable mano a mano en plein cœur de l’Atlantique. Alors que le trio mené par l’Italien Alberto Riva tenait la tête depuis près d’une semaine, Xavier Macaire et les siens leur ont chipé la première position le 17 avril, à la faveur d’une rotation du vent, pour ne plus jamais la lâcher. Restaient 5 jours de course durant lesquels il a fallu résister aux assauts d’Acrobatica, être sans cesse aux réglages et à la stratégie pour grappiller le moindre mille, le moindre nœud, et les garder à distance. Une bataille de tous les instants que le Team Snef a géré de main de maître. Cette victoire vient couronner la course exemplaire de Xavier, Pierre et Carlos qui ont su gérer leur navigation, leur bateau, leur trio. Unis par un même objectif, les navigateurs ont fait preuve d’une véritable symbiose sur l’eau qui se ressent encore la ligne d’arrivée franchie.
Xavier Macaire : « Il ne fallait pas lâcher le morceau » « Cette Niji40 était passionnante mais ne nous a laissé aucun répit ! Au niveau stratégique, technique, au niveau navigation ou encore fonctionnement à bord en équipage, tout était vraiment passionnant. On a été à fond tout le long de la traversée, avec des conditions plutôt engagées avec les deux dépressions dans le Golfe de Gascogne et aux Açores. Nous avions vraiment pour objectif de faire les choses bien et d’être au top, pour gagner. Il ne fallait pas lâcher le morceau, ne pas rater un seul coup, être tout le temps dans le rythme. On n’a pas été en tête tout le long, mais on est toujours restés positionnés, à l’affût de la moindre opportunité. On réfléchissait sans cesse à notre stratégie, on réglait constamment le bateau pour maintenir une vitesse optimale. On a fait en sorte d’être toujours dans le match, prêts à attraper cette victoire. Dans la dorsale, entre les deux dépressions, on a réussi à passer en tête à la faveur d’une belle vitesse et d’une belle trajectoire. On a su se positionner, garder le cap, pour saisir notre chance. Ensuite on creuse un peu notre avance jusqu’à avoir un petit matelas confortable. Il s’est amenuisé petit à petit, on n’était pas sereins sur la fin d’ailleurs. Mais on a réussi à tenir jusqu’à l’arrivée, dans la pétole, sur une mer d’huile. C’était vraiment une belle bagarre avec l’équipage d’Acrobatica. Depuis le début (Groupe Snef et Acrobatica ont passé le waypoint Niji bord à bord, ndlr), ils ont été de rudes concurrents. On les a beaucoup surveillés, c’était un match de haut vol avec eux, c’était super. Ça oblige à être dessus tout le temps, on ne peut pas se reposer sur nos lauriers, on ne doit pas leur laisser de marge. A bord, tout s’est super bien passé. Une bonne entente, une belle coordination. Avec Pierre on se connaissait déjà pour avoir participé à la dernière Transat Jacques Vabre ensemble, on a pu affiner notre fonctionnement. Et avec Carlos, c’était vraiment super ! Un personnage génial, hyper positif, enthousiaste, qui s’engage et se donne du mal. J’ai beaucoup apprécié de naviguer avec lui, je suis vraiment très content. On a fait un beau trio avec une bonne organisation, tout ça participe aussi à la victoire. »
Pierre Leboucher : « Un équipage solidaire » « Je garde beaucoup de beaux souvenirs de cette Niji40. Le départ était vraiment chouette, on a fait un super start, un bon premier tour qui nous a bien mis dans le match avec un équipage au taquet direct. La grosse tempête restera également un autre souvenir marquant. Voir de la mer aussi grosse, être obligé de lever le pied pour préserver le bateau et les bonshommes, alors que d’habitude on cherche toujours à pousser le bateau à 100%… Avant de pouvoir gagner, il faut arriver donc on a fait le choix de laisser passer le gros temps. Je suis aussi très content de cette victoire car on a fait du près pendant 6 jours et ce ne sont pas les conditions idéales pour le Class40 Groupe Snef qui est plutôt typé pour le portant. Or on a réussi à en tirer le maximum, à bien se placer, à recoller tout le temps sur la tête de course. Et quand on a enfin eu du portant, on a pu creuser l’écart. Ça n’a duré que trois jours, donc je suis vraiment content car cela montre que l’on a bien mené le bateau au près. L’équipage était super solidaire, on était tout le temps au taquet, tous sur la même longueur d’ondes. On n’a jamais lâché, on a toujours cherché à optimiser les trajectoires, la vitesse du bateau. Et tout ça dans la bonne ambiance ! C’était vraiment sympa de naviguer à trois avec Xavier et Carlos. D’autant que Carlos parle le français mais ce n’est pas sa langue maternelle, chapeau à lui, il s’est super bien adapté, il a relevé un sacré challenge ! »
Carlos Manera Pascual : « Quelle chance d’apprendre aux côtés de Xavier et Pierre ! » « C’était une course intense ! J’ai eu beaucoup de chance de la partager avec ces deux grands marins que sont Xavier et Pierre. Je suis vraiment content car j’ai réussi à apprendre et à partager leur expérience. Et pour finir, gagner, ce qui n’est pas tous les jours ! Je suis habitué à naviguer en solitaire, naviguer à trois ça change beaucoup. Le rythme n’est pas le même : il permet de pousser beaucoup plus le bateau mais aussi de se reposer plus facilement. C’était une transat très intéressante parce qu’elle n’était pas traditionnelle avec deux dépressions, deux anticyclones. On n’a pas l’opportunité tous les jours de naviguer dans des systèmes météorologiques comme ça. Je veux vraiment remercier l’équipe Snef, ça a été un plaisir d’embarquer avec le Team. Merci à Xavier pour cette opportunité, j’ai vraiment senti que je faisais partie de la maison ! »
Trois trios pour la 4e place
Dans les sillages de ces duettistes de tête, les poursuivants maintiennent également un rythme soutenu. Avec la promesse de bientôt en finir aussi après cette compétition océanique pimentée à souhait, relevée au sel de l’aventure humaine sur son format en équipage de trois marins, cette fin de course ne manque pas de saveur dans les rangs relativement compacts du peloton attendu en l’espace de 24 heures. C’est le cas pour le trio de Vogue avec un Crohn, qui devrait faire son entrée demain midi, heure locale (18h heure Paris) après 15 jours de course, pour monter sur le podium de cette première Niji40.
Idem pour les trois trios lancés à ses trousses. Dans l’ordre fragile au regard de la petite dizaine de milles par rapport au but qui les sépare, Influence 2, Amarris et Captain Alternance, sont aussi engagés dans un dernier bord, tout schuss pour mériter une quatrième place, qui fait l’objet de toutes leurs convoitises. Bien difficiles à départager, ils devraient rallier l’arrivée, sous le vent de l’île, entre la fin d’après-midi et le début de soirée, heure locale. De quoi animer les eaux bouillonnantes d’activité de la baie de Saint-Louis, sous un ciel aux couleurs chatoyantes, dont ce plan d’eau, regard tourné à l’ouest sous le vent de Marie-Galante, a le secret. Du beau et grand spectacle en perspective avec la promesse de bientôt saluer Kéni Piperol, le skipper guadeloupéen, attendu avec une légitime impatience au terme de cette Niji40, dont il compte parmi les grands animateurs…
Traduction littérale de « Tiembè raid, pa moli», proverbe créole : « Tiens bon, ne faiblit pas, ce qui est dur c’est de faiblir »
La 55ème édition de la Semaine Olympique Française a débuté pour les 10 classes présentes à Hyères cette semaine. En cette année de Jeux Olympiques, la SOF est la dernière épreuve qualificative pour les nations n’ayant pas encore validé leurs tickets pour Paris 2024. Cette semaine s’annonce cruciale pour certains lors de la « Last Chance Regatta » et pour les autres équipes déjà qualifiées, l’heure est à la confrontation sur un plan d’eau toujours piégeux et technique. Avec une cinquantaine de places disponibles, les régates promettent de belles prises de pouvoir dans l’ensemble des catégories. Mesdames et messieurs les marins à vos bateaux et que le spectacle commence !
Si seuls les Français disposent à 100% de leur ticket, de nombreuses nations et marins peuvent encore prétendre décrocher le sacro-saint sésame pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Cette première journée de la Semaine Olympique Française de Hyères 2024 a plus particulièrement été dédiée aux régates de la « Last Chance Regatta ». Toutes les classes ont pu naviguer dans un vent de sud-ouest de 7 à 15 nœuds. Si cette ultime confrontation avant l’événement d’une vie est le moyen de se mesurer à des adversaires dont le niveau n’aura jamais été aussi élevé, la tension sur les différents ronds de course est à son paroxysme et le moindre point pourrait bien faire la différence. Que ce soit en ILCA (dériveur solitaire femmes et hommes), 49er (dériveur double hommes et femmes), Nacra 17 (catamaran double mixte), 470 (dériveur double mixte), Formula Kite (kitefoil hommes et femmes), iQFOiL (windfoil hommes et femmes), les compteurs sont ouverts et les premiers résultats laissent présager de grands moments de voile. « Je me sens bien. C’est un marathon et non un sprint, il faut faire attention à ne pas s’éparpiller. Mon objectif pour l’événement est de qualifier mon pays et plus précisément d’être sur le podium. Il me faut impérativement être dans le top 5 pour verrouiller la course aux médailles. J’ai fait 3 bonnes manches aujourd’hui, je suis très satisfait » confiait l’américain Noah Lyons, actuellement leader en iQFOiL. « La journée a été longue sur l’eau mais il a fallu bien faire attention à la stratégie. J’ai essayé d’être assez conservateur. J’ai tenté une fois une option un peu plus osée et ça n’a pas fonctionné. Il faut faire attention car dans cette classe des Kites, les choses peuvent basculer très vite. Dans l’ensemble je suis satisfait, cette entame de course est plutôt favorable pour moi. Je vais tout faire pour réitérer cette performance » analysait Maksymilian Zakowski, actuellement leader dans la catégorie Kite foil homme.
Performer tout en travaillant En plus de la « Last Chance Regatta », la course de la « Qualified Nations », comme son nom l’indique correspond aux nations et aux marins qui ont déjà validé leur place pour les JO. Si la pression est moindre, cette dernière confrontation a pour but de travailler encore et encore différents points, de se jauger et de jauger une dernière fois ses adversaires. Une répétition générale pour les 307 équipages en lice. Aujourd’hui dimanche, seuls les iQFOiL et KITE femmes et hommes étaient programmés. Avec un vent soufflant entre 10 et 15 nœuds dans l’après-midi, les conditions étaient idylliques pour cette mise en jambe. Lauriane Nolot et Jessie Kampman occupe au terme de cette première journée, la deuxième et troisième place en Kite tandis qu’en iQFOiL homme, Nicolas Goyard pointe à la deuxième place à égalité de points avec l’australien Morris et l’israélien Reuveny. Ce mano à mano promet de belles manches. « Je n’ai aucune pression pour cette semaine. Nous allons orienter nos navigations sur différents axes de travail. Le vent a commencé à monter quand nous sommes rentrés, c’est un peu frustrant mais c’est comme ça. J’aimerais beaucoup pourvoir quitter Hyères et la SOF avec le titre de premier en tentant de remporter le maximum de premières places. En tout cas je suis vraiment ravi d’être ici et je remercie le comité de course pour leur travail » confiait Nicolas Goyard actuellement deuxième à égalité de points en iQFOiL. Demain lundi, l’ensemble des catégories de cette 55ème édition de la SOF prendra la mer. Les conditions devraient être légèrement différentes avec une rotation du vent au nord nord-ouest soufflant entre 8 et 22 nœuds dans les rafales. Un vent de terre qui devrait aplatir le plan d’eau et favoriser la vitesse. Les premières régates devraient être lancées à 11h.
Programme de La Semaine Olympique Française – Toulon Provence Méditerranée (Sous réserve de modifications)
La Semaine Olympique Française Dimanche 21 avril au mercredi 24 avril: phases qualificatives pour les iQFOiL et Formula Kite Lundi 22 au vendredi 26 avril : phases qualificatives pour les ILCA, 49er, Nacra 17 et 470 Jeudi 25 avril : Medal Races iQFOiL et Formula Kite Samedi 27 avril : Medal Races ILCA, 49er, Nacra 17 et 470 Samedi 27 avril : Remise de prix et cérémonie de clôture. The Last Chance Regatta Dimanche 21 avril au 24 avril: phases qualificatives pour les iQFOiL et Formula Kite Dimanche 21 au jeudi 25 avril : phases qualificatives pour les ILCA, 49er, Nacra 17 et 470 Jeudi 25 avril : Medal Races iQFOiL et Formula Kite Vendredi 26 avril : Medal Race : ILCA, 49er, Nacra 17 et 470 Samedi 27 avril : Remise de prix et cérémonie de clôture.
Xavier Macaire, Pierre Le Boucher et Carlos Manera Pascual sont en tête sur Groupe Snef à moins de 370 mnn de l’arrivée à Marie Galante et comptent 25 mn d’avance sur Acrobatica. Rien n’est encore joué entre les deux bateaux de tête.
Sur les coups de 22 heures (heure Paris), Groupe SNEF, qui progresse dans un alizé établi d’une quinzaine nœuds, empanne et passe bâbord amure en approche de l’arc antillais. À 470 milles de l’arrivée en baie de Saint-Louis, le coup d’envoi du dernier sprint en direction de Marie-Galante est donné. Une demi-heure plus tard, il est imité par Acrobatica, qui concède alors une petite trentaine de milles de retard. Xavier Macaire et les siens répliquent par un double empannage afin d’éviter qu’un écart en latéral se crée et ouvre des opportunités au trio d’Alberto Riva. C’est parti pour l’ultime bataille au bout de laquelle trois marins mériteront d’inscrire leur nom au palmarès de cette première Niji40 disputée au meilleur niveau de compétition.
Match race à tous les étages Derrière, la bataille fait également rage dans les rangs du peloton marqué par la belle progression d’Amarris, en plein forme ce samedi. Les hommes du bord ne boudent pas leur plaisir d’avoir aussi rejoint ces vents salvateurs tant attendus. « Nous voilà dans les alizés, enfin après une transat plutôt au près. On est contents sous spi et le soleil », lâche Pep Costa, le jeune équipier de Gildas Mahé. D’autant que pour ne rien gâcher la régate bat son plein pour eux aussi, avec Captain Alternance et d’Influence 2 réunis dans un mouchoir de milles.
De quoi aussi augurer un prochain match-race à trois bateaux dans le dernier bord en direction de Marie-Galante. D’après les dernières estimation, en pôle position, l’équipage de Groupe SNEF, qui ne doit pas lâcher les yeux de ses rétroviseurs, est attendu entre le milieu de la nuit et le petit matin antillais (entre 9h, et 15h, heure Paris). Et sauf retournement de dernière, il devrait être suivi de près par le trio d’Acrobatica qui promet de tout donner pour lui voler la vedette sur la ligne d’arrivée bientôt mouillée sous haute tension en baie de Saint-Louis.
Les sons du large
Xavier Macaire (Groupe SNEF) : « On avait un bon petit vent et on a bien glissé. C’est sympa ! On a réussi à creuser un peu l’écart. Le secret, c’est du placement, de la vitesse grâce à la barre et aux réglages pour faire marcher le bateau à son maximum.
L’écart qu’on a créé, c’est une petite pierre à l’édifice, mais cela ne veut pas dire que l’édifice est bâti. Cela fait un moment qu’on y travaille, depuis le départ, le passage des Açores et de la dépression, sur la deuxième dépression avant d’arriver dans les alizés. On ytravaille ardemment. C’est surtout ça qu’on travaille pour faire les fondations de notre résultat final et de notre potentielle première place. On a cet objectif en tête. On y travaille dur, et on espère que ça va bien marcher jusqu’au bout. On sait que dans la voile, il peut toujours se passer des choses compliquées, des vents différents, des petits aléas. On reste vraiment concentrés.
Le prochain empannage, c’est un moment important du positionnement, mais pour autant, la course ne va pas s’arrêter là-dessus. C’est un des points qu’il ne faudra pas rater comme tant d’autres qu’on a déjà franchis, et tous ceux qu’il reste pour la suite : des angles, des changements de voile, des vitesses, tout ça. On va s’appliquer à faire tous les points de passage, jusqu’à l’arrivée. On va s’appliquer à essayer de faire du mieux qu’on peut, le mieux possible.
On surveille Acrobatica, mais on fait aussi notre stratégie. Je me sens plutôt serein. C’est le fait d’être en équipe. Ça permet justement d’être un peu plus détendu et de pouvoir justement être un peu plus clairvoyant. On est vraiment en phase, on échange, on se motive. On a une bonne cohésion d’équipe. Il y a de la satisfaction, il y a de l’envie, celle de continuer à bien faire. »
Kéni Piperol (Captain Alternance) : « On navigue à vue depuis deux jours avance Amarris. On a croisé Influence 2 hier soir, qui a rejoint le groupe. On navigue vraiment à vue avec ces deux bateaux. On essaye d’exploiter au maximum les bascules de vent et les nuages. Le ciel est très chargé. Tout va bien à bord, même si on continue d’enchaîner les quarts, parce que c’est important de continuer à se reposer. À chaque fois qu’on se réveille, on a quand même la tête dans le gaz. On commence à être vraiment fatigués, les corps n’ont plus d’énergie. Cela prouve qu’il est temps d’arriver, de déguster notre premier ti punch. Pour moi, c’est beaucoup de souvenirs qui remontent. Marie Galante, c’est beaucoup de souvenirs d’enfance, j’ai passé beaucoup de vacances là-bas chez ma grand-mère. Je reçois beaucoup de messages, je suis pas mal attendu. C’est une sacrée émotion de savoir que je vais arriver là-bas. Je suis super heureux, content de faire ça et partager avec le monde ces expériences. Et j’espère qu’on va mettre le plus possible de bateaux derrière et que la chasse à l’Amarris soit bonne. »
Jean Marre (Acrobatica) : « À bord, ce n’est pas la grande fête. On a perdu du terrain toute la nuit par rapport à notre féroce concurrent, Groupe SNEF. On se rapproche du dernier empannage pour aller tout droit vers Marie-Galante. »
Benjamin Schwartz (Acrobatica) : « De base, Groupe SNEF est à son avantage dans les conditions de portant qu’on rencontre. Peut-être aussi qu’on a été moins bien inspirés qu’eux. On avait un léger décalage de 6 milles, mais on s’est plutôt marqués qu’autre chose. Ils cherchent vraiment à suivre notre trajectoire pour protéger leur position. Mais on espère qu’il n’y a rien de rédhibitoire, les écarts se font et se défont assez rapidement sur ces bateaux là. 19 milles sur les 550 qu’il reste à parcourir, ça doit faire 0,5% de différence. Tout est encore à faire. Cette nuit, il y a eu encore pas mal de grains. Là, on est en est plutôt sortis, on fait route vers l’ouest et le vent va arriver vers l’ouest. Tout va dépendre du prochain empannage qui devrait avoir lieu en début de soirée (heure française)… Et après ce sera tout droit, tout schuss, vitesse, vitesse… Cette journée est très spéciale. C’est l’anniversaire de Jean et on va faire une petite fête à bord d’Acrobatica. Et le plus beau cadeau ce serait de reprendre des milles sur SNEF.
L’île, avec des reliefs de 200 mètres de haut, est relativement basse. Forcément, cela va générer des zones de molle, mais je ne pense pas qu’on risque de retrouver coincés quand on va longer les côtes pour rejoindre la baie Saint-Louis. »