Objectif Pékin pour Team “Chika Breizh”

Yngling
DR

Après avoir tenu le rôle de suppléantes avec Marie Riou aux JO d’Athènes 2004, Anne-Claire Le Berre était partante pour une nouvelle préparation. "Hélas, Anne-Claire n’a pas trouvé d’équipière. Du coup, elle a opté pour le quillard à trois, le Yngling. Moi, j’étais au Canada pour finir ma thèse de droit, mais Anne-Claire a réussi à me convaincre de rentrer en France pour monter un équipage".
Si Alice Ponsar a dit oui rapidement, sa coéquipière du CVB Erquy, Julie Gerecht n’a pas non plus tardé à embarquer dans l’aventure : "Anne-Claire, Julie et moi, nous avions déjà navigué ensemble, en match-racing notamment et aux même postes".
 
Débuts prometteurs
A savoir, Anne-Claire à la barre, Julie à l’embraque et Alice en n° 1. "Dès le début, on a énormément navigué afin de découvrir le nouveau bateau bien sûr mais également pour la cohésion de l’équipage, la mise au point des automatismes, les réglages, etc".
Un travail intense qui a duré dix mois. "Et ça a payé immédiatement car pour notre premier Mondial à La Rochelle en 2006, on a terminé 6e".
Quatre mois plus tard, elles intégraient l’équipe de France. "En revanche, le début de saison 2007 a été plus difficile : on a travaillé sur des détails et ça n’a pas payé", ajoute Alice Ponsar qui ne perd pas de vue l’objectif principal de l’année, le Mondial à Cascaïs (Portugal) du 1er au 12 juillet : "Les dix premières nations seront sélectionnées pour les Jeux 2008".
 
Une chance sur deux
D’ailleurs, en août prochain, la "Team Ckika Breizh" aura un avant-goût des J.O puisqu’elles viennent de décrocher leur sélection pour la préolympique de Qingdao, là où auront lieu les régates olympiques : "On a décroché cette qualification grâce à notre performance sur la Semaine de Medemblik en Hollande où on termine 14es mais en gagnant la dernière manche".
A dire vrai, la "Team Ckika Breizh" avait une chance sur deux de se sélectionner puisqu’il n’y a, en France, que deux équipages constitués : le leur et celui composé des Rochelaises Le Helley, Lepesant et Deplanque. "A Qingdao, ce sera la seule régate où l’on pourra se mettre en "configuration J.O", donc il ne faudra pas se rater".
 
"Intellectuellement passionnant"
Titulaire d’un DEA de droit de la mer, Alice Ponsar, qui fait partie comme Le Berre et Gerecht de l’équipe de France militaire basée à Lanvéoc-Poulmic, a mis entre parenthèses son doctorat de droit afin de se consacrer pleinement à l’objectif JO 2008. "On va tout faire pour y aller". Et prouver par la même occasion que même sur un bateau lourd, lent et vraiment pas fun comme le Yngling, on peut prendre énormément de plaisir : "Comme il est lent, cela rend l’aspect stratégique encore plus intéressant. Intellectuellement, c’est passionnant".
 
Philippe Eliès
 
(1) : "Chika" signifie fille en Espagnol. "On ne parle pas un mot d’espagnol mais on trouvait que ça sonnait bien comme nom. Nous sommes trois sur le bateau et on préfère parler de l’équipage plutôt que de mettre l’une ou l’autre en valeur".
 
LES ORIGINES DU YNGLING
Vous n’avez jamais vu de Yngling en France ? C’est normal, il n’y en a très peu. Ce quillard (6,35 m de long, 645 kg) à trois équipières a été choisi par l’Isaf, en 2000, comme supportd olympique. Remplaçant du Soling, le Yngling a été dessiné par le même architecte, le Danois Jan Linge : il l’a conçu pour ses enfants qui n’avaient pas encore le gabarit pour maîtriser le Soling. Depuis les JO 2004 d’Athènes, ce sont les femmes qui l’utilisent avec un poids maximum de 205 kg.

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