Jörg Riechers rebondit après sa grosse déception

Audigane et Riechers
DR

Jörg on imagine que tu as mal vécu des temps difficiles ?
« Oui, ce n’était pas facile. Mais maintenant, c’est derrière moi. On a perdu une année de travail dans l’affaire, plus les modifications qu’on avait faites sur le bateau et le temps de navigation. Tout s’est écroulé en un jour, en une seule décision ».

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Et maintenant, il va falloir courir contre le bateau que vous avez optimisé (Cheminées Poujoulat – ndlr) ?
« Je me sens un peu coupé en deux, satisfait parce que les modifications ont rendu le bateau vraiment plus rapide, mais en même temps on va naviguer contre lui sur un bateau qui n’a pas le même potentiel. C’est un bateau plutôt léger (l’ex- Brit Air d’Armel le Cléac’h – ndlr) qui se rapproche plus dans l’esprit de ce qu’était Safran que des plans Farr de l’époque. Le bateau d’Alex Thomson devrait être le plus rapide et il a été modifié en fonction de la nouvelle jauge. Ce serait un miracle si on était plus rapide que lui. Je pense ensuite que Cheminées Poujoulat devrait avoir un petit plus de vitesse, du fait des modifications. Notre point fort, c’est que l’on dispose d’un bateau très fiable et solide. Notre point faible est que nous avons pris beaucoup de retard dans notre préparation. Ce n’est pas très gentil de dire ça, mais notre chance a été que Bertrand de Broc soit contraint d’abandonner dans la Route du Rhum. On a eu plus de temps pour préparer le bateau, ça nous rend plus confiant ».

Quelles sont vos principales forces ?
« On est tous les deux de bons barreurs. Seb est peut-être un peu meilleur que moi. On est deux gros travailleurs. Notre faiblesse peut être de nous laisser entrainer dans des options à risques par trop de motivation. Nous l’avons déjà vécu sur la course Les Sables – Horta en Class40. Ça a été une bonne leçon. Il n’y a pas de hiérarchie entre nous. Il a plus d’expérience de l’IMOCA que moi, il connaît les mers du Sud. Le facteur humain est essentiel. Combien d’équipes craqueront. Ce n’est pas qu’une question de performance du bateau, il faut aussi que les deux skippers naviguent ensemble jusqu’à la fin de la course. Quand vous avez deux ego fortement dimensionnés à bord, cela peut donner des étincelles. On en a parlé entre nous. Si l’un des deux n’est pas satisfait du comportement de l’autre, il doit en parler. On en discute beaucoup entre nous, en naviguant, en partageant un repas, au pub… Seb est de plus quelqu’un de vraiment bien, adorable. On s’entend bien ».

Source: BWR