La pression américaine s’est un peu calmée après le passage du cap Horn : alors que le voilier français a préféré déborder par l’Est l’île des États, Puma a choisi de couper par le détroit de Le Maire et raser la Terre de Feu. Or le vent était moins soutenu près des reliefs patagons sans compter le courant de marée qui n’est pas négligeable dans ces parages désolés. Dans l’opération, le delta qui n’était que de douze milles est revenu à plus de cinquante milles pour repasser à une trentaine de milles ce samedi après-midi. Il a en effet fallu jouer avec une belle molle en début de nuit, un ralentissement qui a permis à Groupama 4 de se recaler devant la trajectoire des Américains.
En passant dans l’Ouest des Malouines, Franck Cammas et son équipage vont bénéficier d’ici la fin de journée d’un renforcement de la brise qui va monter à plus de vingt noeuds en s’orientant à l’Ouest. En fait, un autre minimum barométrique va se former au large de la péninsule de Valdès (là où se concentrent les baleines pendant l’hiver austral) et c’est donc dans un couloir entre ces deux systèmes météorologiques qu’un chemin s’ouvre dès dimanche. Comme le minimum barométrique argentin se transforme en dépression en se déplaçant vers l’Est, les deux leaders vont pouvoir profiter d’un bon flux portant de Sud-Ouest de vingt-cinq noeuds en début de semaine. La problématique est de savoir doser l’écartement de la route par rapport au continent sud-américain car au large du Rio de la Plata (Uruguay), un gros anticyclone s’installe : il va donc très certainement falloir louvoyer sur les 700 derniers milles avant Itajai.
La gamberge espagnole
Les Ibères qui ont nettement molli ces derniers jours suite à une avarie structurelle sur l’étrave de Telefonica, ont finalement décidé de faire un pit-stop juste après le cap Horn vers 6h30 ce samedi avec 190 milles de retard sur le leader français. Iker Martinez et son équipage étaient rejoints par un bateau avec une équipe technique à son bord, pour les aider à réparer : les Espagnols doivent au minimum rester 12 heures, course suspendue. Le choix de ne pas faire le détour vers Ushuaia leur permet de gagner du temps, mais le voilier hispanique va tout de même perdre au minimum 150 milles supplémentaire dans cet arrêt. Ils repartiront avec certes des conditions favorables, mais pas suffisamment pour espérer dans les jours qui viennent, un retour inquiétant sur les deux leaders.
La situation est plus embarrassante pour Camper qui a encore 1 000 milles à parcourir pour atteindre Puerto Montt (Chili) et qui doit réparer sur place, puis repartir pour plus de 2 500 milles via le cap Horn ! Le timing sera serré pour que les néo-Zélandais soient parfaitement opérationnels lors de la régate « in-port » à Itajai le 21 avril… Quant à Abu Dhabi, il cumule les problèmes structurels puisque Ian Walker et ses hommes ont dû effectuer une réparation de leur coque délaminée par l’extérieur avec trente noeuds de vent en plein milieu du Pacifique ! Superbe réalisation qui ne permet pas pour autant au voilier émirati, à 1 200 milles du cap Horn, d’exploiter tout le potentiel du bateau.
Classement de 15h
1. Groupama 4 à 1 648,9 milles de l’arrivée
2. Puma – à 29,4 milles du premier
3. Camper – à 1 411 milles du premier (se dirige vers le Chili pour
réparer)
4. Abu Dhabi Ocean Racing – à 1 737,4 milles du premier
Team Sanya – DNF (abandon dans l’étape 5)
Telefonica – a suspendu sa course afin de réparer




















