Cinq petites semaines après la mise à l’eau du Sodebo Ultim’, les tests et la préparation en vue de la Route du Rhum se poursuivent. Cette semaine, Thomas Coville et son équipe ont réalisé leur première navigation au large sur ce bolide gigantesque. Le skipper ne cache ni sa fierté ni son coup de foudre pour son nouveau bateau.
Avec 10 à 25 nœuds de vent sur l’Atlantique, au près puis au portant, les conditions météo étaient parfaites pour prendre le pouls de Sodebo Ultim’, ce nouveau géant de 31 mètres de long et 21 mètres de large, fruit de la transformation de l’emblématique Geronimo d’Olivier de Kersauson. « Cette première sortie offshore est très encourageante. C’était un aller-retour de 48 heures dans le golfe de Gascogne pour prendre mes marques à bord de Sodebo Ultim’ et commencer à vivre avec lui. Nous étions six à bord mais j’ai fait toutes les manœuvres en solo, les envois de voiles et les prises de ris pour rentrer dans le physique et me mettre en situation le plus rapidement possible, » explique Thomas. « La deuxième nuit, nous avons eu un gros grain et il a fallu réagir vite et naviguer aux sensations. Dans 28 nœuds de vent, sous grand voile haute et gennaker, le bateau glissait à plus de 35 nœuds et là, j’ai commencé à me projeter pour la première fois. Je vois qu’il a un potentiel énorme ; mais on ne voulait pas aller trop loin, ce n’était pas l’objet de la sortie. »
Après plus de six années passées à la barre du maxi-trimaran Sodebo, difficile de ne pas comparer ce nouveau pur-sang à son petit frère mais le marin se dit troublé : Sodebo Ultim’, c’est un autre monde, une autre dimension. « J’ai repensé à mon dernier tour du monde en voyant avec quelle facilité on atteint des vitesses de 30 nœuds. Ce sont des vitesses plafonds sur l’ancien bateau qu’il fallait aller chercher loin, à la force du bonhomme. Jamais, nous n’aurions pu aller aussi vite dès la sixième sortie avec le maxi trimaran, » confie Thomas. « Comme un musicien avec son instrument, je suis en train de l’accorder. C’est un bateau qui me ressemble. J’aime beaucoup cette phase où on se découvre l’un et l’autre. On ne s’est pas encore tout dit mais on ambitionne beaucoup l’un pour l’autre. Cette navigation de deux jours au large, c’était comme toutes les premières fois, un moment très important dans une vie, » confie Thomas qui reste concentré sur l’aspect sportif de la mise au point de son bateau.
Les entraînements vont se poursuivre tout le mois de juillet pour Thomas Coville. Deux navigations offshore sont au programme avant de s’élancer autour du 18 juillet sur une transatlantique vers la Guadeloupe en équipage à l’aller et en solitaire au retour, ce qui permettra au skipper de Sodebo de se qualifier pour la Route du Rhum.









