La réaction de Kito de Pavant peu après son arrivée à Saint-Barth et sa victoire dans la 8e Transat AG2R : « C’est un grand bonheur de finir comme ça une histoire qui dure depuis trois semaines, trois semaines c’est long, on s’est bagarrés avec Pietro depuis le départ à Concarneau. C’est une émotion très forte, j’en ai pleuré pendant 10 minutes avant de passer la ligne, cela m’a rappelé mon arrivée à Cherbourg en 2002 (victoire dans la Solitaire). C’est un sentiment de satisfaction du travail bien fait surtout avec le plateau présent, on savait que ce serait difficile de faire ça et on l’a fait. Les derniers milles, ça a été un stress permanent, au début de la course tu sais que le jeu est ouvert mais ça s’est refermé sur la fin. On a eu du mal à asseoir notre victoire, on sentait que le dénouement était proche mais on s’est mis à douter, impossible de fermer l’œil depuis 24 heures, tellement on était tendus vers l’objectif.»
La recette de la victoire :
« On a mis l’accent sur l’efficacité avant tout, on se ne se connaît pas bien avec Piétro mais on se comprend parfaitement. On est ceux qui ont fait le moins de route. La victoire on l’a construite à coup d’options, grâce aussi à un bateau rapide et bien préparé mais surtout on est allé la chercher à la force mentale, ça été très dur pour les nerfs et on a résisté à la pression des autres bateaux notamment celle d’Atao sur la fin. »
Retour sur trois semaines à haute tension :
Dernier à la bouée de dégagement à Concarneau, Groupe Bel sort immédiatement « les chevaux » et s’installe en quelques heures dans les 10 premiers de la flotte. Particulièrement rapide sous spi, le bateau joue ensuite à merveille de cet avantage sur une transat quasiment entièrement aux allures portantes. Le 21 avril, Kito et Pietro prennent la tête de la course mais la pression est pesante dans le tableau arrière. Le 23, Jeanne Grégoire et Gérald Véniard font une courte apparition en pôle position puis Corentin Douguet et Thierry Chabagny, mais le lendemain Groupe Bel est de nouveau aux avant-postes. Vient ensuite le retour incroyable du « chacal » Armel Le Cléac’h avec Nicolas Troussel qui remontent du Sud et foncent sur les premiers. Le 27, les vainqueurs de la dernière édition passent en tête, mais ce joli coup de suffira pas. Au Nord, Kito et Pietro mieux positionnés, reprennent l’avantage dès le lendemain. Cette nuit, pour les derniers milles, l’ambiance s’électrise de nouveau. Bloqué sous des nuages, Groupe Bel ralentit, son avance sur Atao, Véolia et Banque Populaire fond à vue d’œil, et alors que la côte approche, les quatre premiers bateaux se tiennent en 10 petits milles. Kito et Pietro s’accrochent, du grand art, et franchissent en vainqueurs la ligne d’arrivée alors que le soleil se lève à peine sur Gustavia.











