La course.- « Nous avons eu droit à un large éventail de conditions et donc d’exercices différents, tout au long des 340 milles de cette Solo Concarneau qui ressemblait à s’y méprendre à une étape de La Solitaire. Nous avons tiré des bords de près vers Ouessant, fait de la conduite sous spi en redescendant vers Belle-île, un run de largue serré très rapide entre Les Birvideaux et Yeu, du reaching au retour, de la molle pour finir en match-race devant la ligne… c’était très varié et donc très intéressant. Pour moi, c’était aussi en mode course-poursuite, au contact permanent, car je prends un bon départ… mais je le gâche aussitôt en faisant une grosse erreur à la première marque. Résultat, je quitte Concarneau en 27e position sur 32 partants. Autant dire que j’ai beaucoup bossé pour arriver finalement cinquième ! Sur chaque portion j’ai réussi à reprendre des places. »
Les sensations.- « Les sensations sont très bonnes. Aussi bien en vitesse qu’en stratégie j’étais en phase. Avec deux ou trois autres bateaux nous avons fait un bon coup dans le raz de Sein, mais ce que je retiens surtout c’est ce sentiment d’être bien dans le match. Il y avait de gros clients sur l’eau et regagner autant de places est vraiment excellent pour le moral. En général quand ce genre de choses t’arrive, tu peux réussir à grignoter jusqu’à la quinzième place, mais après c’est beaucoup plus difficile car tu arrives dans la zone où les camarades sont vraiment de haut niveau, vont vite tout le temps au bon endroit et commettent très peu d’erreurs. Je suis vraiment très content de ça, d’autant qu’il n’y a pas eu de coup de mistoufle ou de loterie, la course s’est jouée à la régulière. »
Le bilan.- « Très positif évidemment : sur les quatre bateaux devant moi, il y a Yann Elies, Adrien Hardy, Jérémie Beyou et Gildas Morvan, autrement dit deux double vainqueurs de La Solitaire, le vainqueur de la Generali Solo et le Champion de France en titre… ça fait un peu de palmarès ! Bien sûr il me reste du pain sur la planche – j’ai identifié quelques petits aspects faciles à corriger – mais disons que je crois vraiment être sur la bonne voie. Physiquement, il a fallu se donner. Dans une course-poursuite comme celle-ci, chaque mètre compte et je ne me suis autorisé à dormir pour la première fois que pendant la deuxième nuit de course, en remontant de l’île d’Yeu. J’ai pris beaucoup de plaisir, nous avons notamment eu droit à deux belles nuits étoilées et à la visite de nombreux dauphins… c’est toujours magique. Maintenant je vais me reposer quelques jours puis repartir m’entrainer et tester mes voiles neuves, celles que j’utiliserai pour La Solitaire. »
Un peu de mathématiques.- « Le bilan de mes deux courses de préparation me va bien : 9e aux Sables d’Olonne et 5e à Concarneau, soit quatre places de gagnées. Si je peux en gagner quatre autres d’ici la prochaine course qui s’appelle La Solitaire du Figaro… je ne suis pas contre ! »