Carnets de bord des skippers

    Samantha Davies (Roxy), dimanche matin
    « Mon bateau aime bien le près donc il est content et il n’a même plus besoin de moi pour avancer ! J’en ai donc profité pour aller me reposer au sec et au chaud à l’intérieur du bateau. Pour le black-out, je suis moins stressée, car ça fait une chose de moins à surveiller. Cela permet de vraiment se concentrer sur sa propre course. A part pendant cette dernière demi-heure où j’attendais la première position avec impatience ! Je me sens super bien, mais je suis quand même fatiguée, même si j’ai pas mal dormi. J’ai fait deux virements de bord où j’ai tout matossé, après ça, je ne pouvais plus bouger tellement j’étais fatiguée, et je me suis endormie pendant deux heures, incapable de me réveiller ! »

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    Loïck Peyron (Gitana Eighty), dimanche midi
    « On est déguisé en « dahut » avec du vent au près, calé sur un bord. Cela va être un jeu de placement intéressant dont on ne sait jamais comment ça va se passer exactement. C’est un peu gris, la mer est un peu formée. Je me suis décalé samedi pour tenter un truc mais ça n’a pas été forcément très payant. J’avais prévu de virer de bord pendant le black-out, histoire de rester discret. Ca m’a surtout permis d’économiser en manœuvre. J’aimerais bien me reposer mais comme je n’ai pas été très performant la nuit dernière, je dois faire gaffe : j’ai perdu du temps ! »

    Arnaud Boissières (Akena Vérandas), dimanche midi
    « Au niveau classement, ce n’est pas terrible après le black-out mais j’ai pu me recentrer et ça, c’est pas mal. Mais le vent est encore très irrégulier : il faut envoyer, puis réduire puis renvoyer de la toile, et il y a eu un petit front : un ris, trinquette et une heure après, tout dessus ! Il faut être attentif. Il faut virer de bord à chaque bascule. »

    Yann Eliès (Generali), dimanche matin
    « Ce black-out était l’occasion de naviguer sans « l’œil de Moscou » derrière mon dos. Les opportunités de se recaler vers le Sud ne sont pas légion : j’en ai une en ce moment et je la prend. J’en aurais une autre la nuit prochaine ; je traîne ce décalage au Nord depuis trois jours et ce n’est pas une situation qui me fait gagner des milles ! On va essayer de ne pas trop en perdre d’ici la porte des glaces. Visiblement, tout est possible après. Mais j’attends le vent : je crois que j’attire les molles ! Le bateau est plutôt à l’aise dans le vent fort et contraire. Je n’ai pas de problèmes techniques à déplorer. Il me manque encore à connaître le comportement du bateau dans trente nœuds de vent. »

    Armel Le Cléac’h (Brit Air), samedi matin
    « C’est plutôt pas mal par rapport à avant le black-out puisque je passe devant Yann. Je ne vais pas tarder à virer de bord avec le vent qui va passer au Sud puis la nuit va être un peu plus sport avec un front. Derrière, ça va de nouveau mollir. Et encore du vent de Sud sur la fin ! Pas mal de manœuvres en perspective. On est loin d’être arrivé ! Les plans Finot comme le mien ont l’air d’apprécier le vent et la mer. Mais on n’a pas affaire à des débutants avec Vincent et Loïck. Et mardi, une dépression nous passe dessus et il va falloir privilégier la sécurité : je dois arriver à Boston, c’est mon objectif premier ! »