Premières réactions d´ Adrien Hardy

    Adrien Hardy premier au Fastnet
    DR

    La première fois que Jean-Paul Mouren (M@rseillentreprises, 22e) a terminé une étape du Figaro à Kinsale, Adrien Hardy, le grand vainqueur du jour, n’était pas né ! A 26 ans seulement, le skipper d’Agir Recouvrement vient de prouver qu’avoir du cran – et du talent – n’était pas incompatible avec l’insolente jeunesse. Ce natif du port de Loire de Basse-Indre, qui s’entraîne à Lorient, était surtout connu jusqu’ici pour deux faits d’armes : sa victoire dans la Solidaire du Chocolat en double (en Class 40) et son incroyable aventure dans la Mini Transat 6.50 : après avoir démâté, il avait réussi à remettre en place seul et en pleine mer l’espar principal de son bateau pour finir (6e !) la traversée de l’Atlantique.

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    « Au départ de Brest je me disais qu’une place dans les 10 premiers ce serait bien… après je me suis dit tiens il y a moyen de jouer dans les cinq… et ce matin je me suis dit que je pouvais faire encore mieux ! C’est super, un peu comme dans un rêve… je savais que c’était possible, mais vu le niveau qu’il y a sur cette Solitaire… Je pense à mon entraîneur à Lorient, Tanguy Leglatin, à tous ceux qui ont cru en moi. Ça se joue vraiment au mental. Je suis parti de Brest en essayant de ne garder que les bonnes choses dans ma tête, en occultant les mauvaises. J’étais bien en vitesse, en phase avec les bascules. Inspiré et en confiance. J’avais vraiment un bon pressentiment, même s’il y a eu des moments de stress, bien sûr. Quand vous avez un Yann Eliès juste derrière vous… »

    « Cette étape je l’ai gagnée petit à petit, pas sur un coup de chance ou sur un coup météo. Mon défaut a toujours été d’être un peu impatient, de tenter des gros coups qui ne marchent pas toujours. Là, j’ai su être patient. Ceux qui me connaissent et regardent ma trace vont dire ‘c’est pas possible, ce n’est pas lui ! »

    « J’étais obsédé par enrouler le Fastnet en tête. Au Fastnet je me suis retourné, juste pour savourer les autres derrière à cet endroit là… une image plutôt sympa. Mais il y a eu aussitôt une pression énorme… Yann (Eliès) me double quelques minutes après l’envoi du spi. Je me suis dit ‘c’est pas possible’, j’ai réussi à le reprendre puis à m’échapper mais sur la fin, il n’arrêtait pas de revenir, revenir…Ce final était compliqué… Gagner comme ça, je pense que ça peut être un déclic pour moi. Pour la confiance en tous cas, c’est très, très bon