Charles Caudrelier et ses hommes ont en effet su capitaliser sur une avance d’un mille hier après-midi pour profiter d’une brise plus soutenue au sud-ouest de la zone d’exclusion iranienne. Derrière, les équipages font tout leur possible de ne pas voir cet écart se creuser, ce qui demande beaucoup de travail mais donne peu de résultats pour le moment. Abu Dhabi a tenté de s’éloigner des autres pendant une vingtaine de minutes, mais la conséquence de cette petite option était que deux bateaux ont pu le dépasser dans le classement.
La brise atteint sept noeuds ce matin, ce qui est déjà mieux qu’hier, mais elle reste variable. Un anticyclone au sud des côtes iraniennes et pakistanaises va obliger la flotte à un contournement par son nord. Les équipages devraient pouvoir profiter d’une brise thermique et ensuite d’un flux de nord-est près des côtes. Mais rester près des côtes implique aussi une attention particulière, car ils seront obliger de traverser une vaste zone de pêche avec des milliers de bateaux et de filets…
Francisco Vignale (Mapfre) : “Des conditions légères nous attendaient au bout du détroit d’Ormuz. On est à la dérive avec toute la flotte et ceux qui ont réussi à prendre un avantage étaient rattrapés de nouveau avec une compression de la flotte. Au coucher du soleil ce dimanche, le vent est enfin arrivé. On a ainsi pu longer la zone d’exclusion des côtes iraniennes. Depuis le départ, on est engagé dans un duel avec Alvimedica.”
Matt Knighton (Abu Dhabi Ocean Racing) : “On passe plus de temps sur le pont qu’à l’intérieur car il semble nécessaire d’effectuer des empannages ou des virements de bord toutes les vingt minutes depuis deux jours. Toutes les équipes essaient d’anticiper les bascules et les risées. Par moment, il faut être à gauche du plan d’eau, par moments à droite. On voit les feux de quatre voiliers avec nous. Dans ce groupe, le leader change tout le temps. J’ai dit quatre autres, car un bateau a réussi à creuser l’écart. Pendant la nuit, Dongfeng a saisi une occasion pour s’offrir une avance de 7 milles. J’espère qu’ils ne vont pas profiter d’une nouvelle brise en premier pour prendre la poudre d’escampette. Ces conditions sont vraiment embêtantes, mais la bonne nouvelle est que dans le golfe, tout peut arriver…”
Amory Ross (Team Alvimedica) : “Les courses en monotypie sont épuisantes ! A l’exception de Dongfeng on est plus groupés que quelques heures après le départ d’Abu Dhabi. On a l’impression de réaliser des gains face à un bateau seulement pour découvrir que l’on a perdu du terrain face à un autre. Hier soir on était bien alignés mais celui qui était à l’arrière passait ensuite en tête et ainsi de suite. Tout le monde a eu ses moments en tête et à l’arrière du wagon. Il faut savoir rester patient et ne rien lâcher. Nous essayons de progresser vers les côtes iraniennes, car le vent devrait fraîchir par là. Cela devrait nous permettre de progresser vers l’est et l’Inde afin de gagner ensuite vers le sud. Il faut surtout éviter de se faire distancer à ce moment pour être bien placé quand le vent se lève.”
Classement de 7h
1. Dongfeng à 4347 milles de l’arrivée
2. Mapfre à 10,9 milles
3. Brunel à 11,7 milles
4. Alvimedica à 12,8 milles
5. Abu Dhabi à 13,6 milles
6. SCA à 15,5 milles
