En attendant le passage de la dépression, les équipages se sont « requinqués » dans les petits airs de l’anticyclone, comme le confirme Jean-Luc Nélias, navigateur sur Groupama : « On a bien mangé, on essaye de se reposer et de dormir, on a réparé ce qu’il y a avait à réparer sur le bateau. Au fur et à mesure que le vent mollissait, on reprenait vie et aspect normal. Nettoyage des gars, nettoyage du bateau, petites réparations, respiration, jouissance de pouvoir dormir dans sa bannette sans être collé au plafond …»
La plus grosse réparation du jour est pour Camper, dont la cloison avant a montré des fissures et délaminations. Avarie prise en main par l’équipage de Chris Nicholson. « Heureusement pour nous, » écrit l’équipier média Hamish Hooper, « la météo s’était suffisamment calmée pour que Salty (Rob Salthouse) et Mike (Pammenter) se mettent directement au travail, une tâche ardue et difficile : couper du carbone, mélanger les résines, visser les plaques et tout le reste. La partie à l’avant du mât a été mise en quarantaine pour essayer d’empêcher les fibres de carbone de contaminer tout le bateau. Douze heures plus tard, la cloison est réparée. »
Autre réparation : un câble du dôme satellite de Team Sanya qui ne fonctionnait pas et qui empêchait toute communication depuis et avec l’équipage. Mike Sanderson, le skipper, et Aksel Magdahl, le navigateur, ont remis le système en route la nuit dernière. Le bateau aux couleurs chinoises peut de nouveau échanger avec la terre. Mais les réparations, le repos, la glissade dans les eaux froides et sous le soleil des quarantièmes, ça va bientôt s’arrêter.
Un repos qui ne durera pas
Dès jeudi midi, c’est dans une mer de plus en plus forte et un vent de plus de 30 nœuds d’Ouest que Groupama 4 va naviguer. Un véritable coup de pied aux fesses car cette perturbation australe se déplace très lentement et le vent portant va perdurer jusqu’au cap Horn ! « C’était sympa de se reposer au soleil pendant un moment et ces conditions inhabituellement tempérées nous ont permis de reprendre notre respiration, » constate l’Américain Amory Ross, « mais une question se pose : préférez-vous foncer vers le Cap Horn, sans confort, couvert de vêtements et pas très content, ou préférez-vous, comme maintenant, dériver, blaguer et travailler votre bronzage ? La réponse est évidente … On veut tous foncer, couverts d’écume, ‘’fast and furious”, à dévorer les milles tout en affirmant qu’on en déteste chaque seconde. »
A l’arrière de la flotte, Abu Dhabi espère couper le fromage en évitant l’anticyclone qui force leurs adversaires à se décaler. « On s’attend à ce que l’anticyclone bouge au nord-est pour qu’on puisse couper à travers, » explique le skipper Ian Walker. « Dans 12 ou 24 heures, on aura envoyé le spi et aurons des conditions de portant. »
Positions à 17h
1. Groupama à 5901 milles d’Itajaí
2. Camper à 0,4 milles
3. Team Sanya à 1,1 milles
4. Telefonica à 2,6 milles
5. Puma à 5,8 milles du leader
6. Abu Dhabi à 276,9 milles du leader




















