Groupama, le plus rapide de la flotte

Groupama au large de la Nouvelle Calédonie
DR

Groupama 4 a choisi de bien déborder l’île d’Outre-Mer en passant à 150 milles dans l’Ouest de Nouméa, afin de ne pas être gêné par les hauts reliefs canaques. Par là même, les routes se sont regroupées avec un écart latéral entre les trois « orientaux (Groupama 4, Puma, Abu Dhabi) et les trois « occidentaux » (Telefonica, Camper, Sanya) qui s’est réduit de 250 à une centaine de milles. « Telefónica n’a pas pu se recaler aisément, » explique Franck Cammas. « Il était vraiment dans des conditions d’attaque par rapport à nous, mais on a touché l’alizé en premier et on a pris pas mal de milles avant que le vent plus fort ne leur arrive. »

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Le skipper tricolore ne crie pas victoire pour autant. Il sait que « ce sera pas l’autoroute jusqu’à l’arrivée, loin de là. » La formation d’une dépression peu marquée au Nord de l’île kiwi ne laisse pas d’ouverture stratégique pour les derniers 1 000 milles à parcourir. Toute la flotte va devoir éviter les calmes qui vont régner dès mercredi sur la route directe et les navigateurs n’ont d’autre choix que de prendre du Sud pendant 500 milles avant d’espérer faire cap sur la pointe Nord de la Nouvelle-Zélande.

« Une route à l’est frôlera les vents faibles de la dépression, » explique le météorologiste de la Volvo Ocean Race Gonzalo Infante, « mais réduira la distance de près avant l’arrivée. Une route plus à l’ouest impliquera des angles plus ouverts mais plus de milles contre le vent. » Des transitions météo dont Cammas est bien conscient. « C’est pas gagné ! Malheureusement, malgré une belle avance de 100 milles, on ne peut pas juger de l’arrivée aujourd’hui. Il n’y a pas de grande option, mais on ne sera pas tous dans le même timing par rapport au phénomène météo. En étant devant, on peut s’engager dans une zone sans vent en attendant que les bateaux derrière reviennent. Il va falloir bien utiliser notre avance. »

Leurs concurrents ne sont pas sereins non plus. D’après les fichiers météo, le leader français va encore augmenter son avance les prochaines 24 heures sur les Américains et les Espagnols, quasiment à la même latitude. « On commence à manquer de marge, » confesse le navigateur de Camper, Will Oxley, quatrième à 14h. « Il faut faire face à la réalité : Groupama a une très bonne avance et est maintenant dur à rattraper. Telefónica est très rapide, comme toujours. On voit néanmoins qu’il y a encore des opportunités sur le plan d’eau. »

Si Franck Cammas et ses hommes sont en position de force à ce stade de l’étape, la journée de jeudi s’annonce déterminante pour le classement à Auckland. Groupama 4 a les bonnes cartes en main mais le vent peut encore redistribuer les atouts. Finalement, le grand perdant de cette quatrième manche océanique est Abu Dhabi, qui avait pourtant parfaitement géré la sortie de la mer de Chine et l’entrée en Pacifique. Mais l’absence de Pot au Noir n’a pas pénalisé les partisans de la voie insulaire aux Salomon et Ian Walker et son équipage n’ont pas pu attraper les alizés d’Est au Nord de la Nouvelle-Calédonie comme ses deux prédécesseurs. Ils vont avoir beaucoup de mal à revenir sur le peloton, alors que Camper a encore la possibilité de doubler les Espagnols sur cette fin de parcours qu’ils connaissent très bien.

ETA des premiers bateaux : samedi 10 mars 2012 à 11h à Auckland.

Classement de 14h

1. Groupama à 1034,5 milles d’Auckland
2. Puma à 112,0 milles du leader
3. Telefónica à 165,4 milles du leader
4. Camper à 218,2 milles du leader
5. Abu Dhabi Ocean Racing à 255,7 milles du leader
6. Team Sanya à 391,0 milles du leader