Plus de 2 000 milles d´avance sur le record

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L’heure est à l’accalmie relative dans le Grand Sud pour Loïck Peyron et ses hommes. Ainsi, d’une vingtaine de nœuds hier, le vent, soufflant toujours de secteur Ouest, est-il passé depuis ce matin à environ quinze nœuds. Mais loin du coup de frein, les marins poursuivent leur implacable progression et savent que la tendance est au renforcement dans la journée. Contacté à la mi-journée, Frédéric Le Peutrec appréciait le tableau du moment : " Nous avons de belles conditions, tout va bien ! Pour une fois, la première depuis notre entrée dans le Sud, nous profitons d’une belle journée ensoleillée, avec un vent mou ce matin, mais qui s’est finalement correctement établi. Nous faisons des milles qui ne coûtent pas cher ! Jusqu’aux Kerguelen, nous étions sur une trajectoire en ligne directe. Depuis, nous avons un vent d’Ouest et nous sommes vent arrière, ce qui nous oblige à tirer des bords avant de pouvoir repartir en route directe vers l’Australie. Nous avançons à 25/30 nœuds. Ce n’est pas très vite. En dessous de 30 nœuds ça n’émeut plus personne à bord ! ".

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Respectant un cap au Nord Est jusqu’à la nuit dernière, Loïck Peyron et ses hommes font désormais route au Sud Est après un empannage déclenché la nuit dernière, vers une heure du matin. En matière de navigation, tout l’art du moment consiste à trouver le bon dosage entre un gain vers le but, sur la route, et la nécessité absolue d’éviter la fameuse zone interdite se situant au delà des 49° Sud. A bord, le fait d’avoir une connaissance relativement précise de la présence de ces dangers rassure et en permet, tout en restant vigilant, une mise à distance : " Les glaces sont localisées. Dans notre Est, à 200 milles environ, il y a une zone où il y a pas mal de glaçons. On limite donc le routage et on reste dans le Nord ".

On l’aura compris, les jours à venir ne seront pas dénués de difficultés, à commencer par celle imposée par le fait de trouver le juste milieu entre ce champ de mines et la négociation de la dépression que le Maxi Banque Populaire est sur le point de rattraper en gagnant l’Australie. D’ici à samedi midi, le cap Leeuwin devrait être lui aussi dans le sillage des marins, entraînant avec lui la promesse d’un nouveau record. Une perceptive qui avait, ce midi, tout pour laisser Frédéric Le Peutrec, actuel détenteur du Trophée Jules Verne, songeur : " Quand on fait l’effort de contraction de la distance et du temps, c’est fabuleux ! Aujourd’hui, on parle de Leeuwin et en 2010, avec Groupama 3, à ce stade du record, nous étions en sortie de Bonne Espérance" .

Avance à 16h00 : 2094 milles par rapport au temps de référence