Dick et Peyron à Gibraltar jeudi soir

Virbac-Paprec 3 au large de Wellington
DR

Cet après-midi, Virbac-Paprec 3 tricotait toujours le long des plages africaines, en direction du Golfe de Cadix, entrée de l’entonnoir qui mène au détroit de Gibraltar. Pas de coup de Trafalgar à l’horizon, mais une navigation éreintante. Le vent va souffler à plus de 30 nœuds dans ce goulet d’étrangement (28 km de large) enserré entre les côtes espagnoles et marocaines. Vent de face, courant contraire, mer abrupte et cargos : voilà le programme de la nuit prochaine.

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« Cette fin de course c’est un peu le calvaire. Ça tape depuis trois jours sans discontinuer. Je crois qu’avec Loïck, on n’a jamais fait autant de près d’affilée de notre vie. Quand on va arriver, on aura été au louvoyage pendant 15 jours sans choquer la moindre écoute. C’est un peu douloureux, car ce ne sont pas des bateaux faits pour le portant » déplore Jean-Pierre.
L’entrée en Méditerranée ne sera pas synonyme de changement de régime. Le Levante sévit encore en Mer d’Alboran. Cela dit, analyse Marcel van Triest « quand tu es en tête en Méditerranée, tu préfères avoir du près avec du vent que pas de vent du tout, car les écarts peuvent se faire et se défaire très rapidement ». D’autant qu’avec 284 milles d’avance sur Mapfre, Jean-Pierre et Loïck ont une petite marge pour lever le pied au cas où la navigation deviendrait trop scabreuse. Ces conditions de près vont perdurer jusqu’à la latitude d’Ibiza. Mais les 175 derniers milles vers l’arrivée seront beaucoup plus incertains avec un vent très variable en force et direction le long des rivages espagnols… Pour l’instant, Virbac-Paprec 3 est attendu à Barcelone lundi matin.

Derrière, Renault Z.E. a extrêmement bien joué cette nuit : la traversée de la dorsale de l’anticyclone des Açores s’est avérée presque indolore. Ils ont réussi à faire le tour des hautes pressions. Les voici gentiment poussés par des vents de Sud-Sud Ouest, en route directe vers Gibraltar. Pachi Rivero et Antonio Piris contrôlent parfaitement la situation devant Estrella Damm, ralenti à son tour. En 5e position, Neutrogena n’est plus dans le même système que ses camarades. Au lieu d’un grand tout droit au portant vers le détroit de Gibraltar, Boris Hermann et Ryan Breymaier vont devoir tirer des bords.

Dans le sud-ouest du Cap Vert, au milieu de nappes d’algues jaunes, Dee Caffari et Anna Corbella assistent impuissantes à un vrai massacre de poissons volants qui viennent s’écraser par dizaines sur le pont de Gaes Centros Auditivos. Quatre des dix équipages en course se trouvent encore dans l’hémisphère Sud. Hugo Boss progresse tranquillement dans les alizés de sud-est au large du Brésil tandis que FMC peine dans les vents mous d’un front occlus. We are Water s’apprête à repartir d’Ushuaïa. La bôme a été réparée, elle doit désormais être remontée à bord du bateau. Mais les 40 nœuds qui sévissent actuellement sur la zone pourraient retarder de quelques heures leur passage à l’acte.
Après 28 jours d’arrêt à Wellington, Central Lechera Asturiana est de retour dans la course. Juan Merediz et Fran Palacio ont retrouvé l’élément liquide avec plus de 10 000 milles et bientôt deux océans de retard par rapport aux leaders.

Classement de 16h
1 VIRBAC-PAPREC 3 à 620,2 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 284,6 milles
3 RENAULT Z.E à 1106 milles
4 ESTRELLA DAMM Sailing Team à 1287 milles
5 NEUTROGENA à 1317,9 milles
6 GAES CENTROS AUDITIVOS à 1900,7 milles
7 HUGO BOSS à 3252,4 milles
8 FORUM MARITIM CATALA à 3765,4 milles
9 WE ARE WATER à 6237 milles
10 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 10773,9 milles