Un rythme élevé pour engranger les milles

Neutrogena au large de Wellington
DR

Investir, ne pas se laisser bercer par les sirènes d’une météo émolliente, tel pourrait être le mot d’ordre commun de tous les équipages en course dans l’Atlantique Sud. Car la tentation est grande de lâcher un peu la bonde, de récupérer des heures difficiles, de profiter de conditions nettement plus calmes. Et pourtant, c’est en maintenant un rythme élevé pendant quelques heures encore, que la plupart des équipages peuvent espérer recueillir des dividendes.

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A ce petit jeu, les deux compères de Neutrogena sont en train de faire montre à la fois de l’énergie de leur jeunesse et d’un sens de l’opportunité digne de vieux routiers de la course au large. Fermement accrochés à leur quatrième place, ils ont réussi à creuser l’écart sur leurs poursuivants immédiats, tout en continuant de reprendre des milles à Pachi Rivero et Antonio Piris à bord de Renault Z.E. Derrière eux, Alex Pella et Pepe Ribes ne peuvent mener leur Estrella Damm au même rythme : non content d’accumuler les pépins physiques (entorse du genou pour Pepe, côte fêlée pour Alex), le tandem catalan déplore depuis cette nuit la rupture du hook de trinquette et doit naviguer sous grand-voile seule en attendant de pouvoir monter au mât pour réparer.

Derrière ce trio, l’équipage de GAES Centros Auditivos cravache sur une route au nord-est pour échapper à l’anticyclone qui étend ses calmes sur une vaste zone, de l’archipel des Malouines au nord de la Terre de Feu. Calmes qui risquent de piéger durablement Hugo Boss mouillé dans le sound Adventure, au sud des Malouines. Dee Caffari et Anna Corbella étaient d’ailleurs créditées de la meilleure progression ces dernières vingt-quatre heures.

En attendant le retour sur investissement
Pour peu que le trio de chasse derrière les deux leaders puisse conserver une vitesse suffisante, il peut espérer se glisser dans l’ouest de la dépression qui s’est formée sur Cabo Frio, à une centaine de milles dans le nord de Rio de Janeiro. Ce petit centre orageux amorce en effet un mouvement vers l’est et libèrerait un passage aux allures portantes, le long de la côte brésilienne. Pouvoir faire route directe vers l’objectif et, qui plus est, poussé par les vents, est un luxe qu’il faut savoir saisir, dans cette zone baignée plus généralement par des régimes d’est, voire de nord-est.

Ce n’est pas non plus l’heure du repos à bord de Virbac-Paprec 3. Pour contenir les assauts d’Iker Martinez et Xabi Fernandez qui continuent de mener leur Mapfre à vive allure, les leaders ont dû s’employer toute la nuit à changer de voiles et régler dans un vent encore très instable. Contrairement à une idée reçue, les alizés, s’ils garantissent le plus souvent une force de vent minimum, oscillent grandement en force comme en direction en fonction des nuages. Mais pour ces deux équipages, c’est bien le passage du Pot au Noir qui pourra se révéler le juge de paix avant d’entrer dans l’hémisphère nord. Un passage que Jean-Pierre Dick considérait comme très actif pour la saison.

Loin de toutes ces considérations, L’équipage de Forum Maritim Catala continue sa chevauchée pacifique. L’équipage franco-espagnol espérait bien franchir le rocher mythique aux alentours du 19 ou 20 mars. Si Ludovic Aglaor fêtera son troisième passage, ce sera une première pour Gerard Marin, son jeune équipier catalan. A Wellington, l’équipe de Central Lechera Asturiana n’a pas renoncé à repartir, mais il reste encore beaucoup de travail avant que le bateau ne soit paré à reprendre la mer.

Classement de 15 h:
1 VIRBAC-PAPREC 3 à 3725,9 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 350,4 milles du leader
3 RENAULT Z.E à 1525,1 milles
4 ESTRELLA DAMM à 1733,8 milles
5 NEUTROGENA à 1855,4 milles
6 MIRABAUD à 2306,5 milles
7 GAES CENTROS AUDITIVOS à 2383,6 milles
8 HUGO BOSS à 2791 milles
9 FORUM MARITIM CATALA à 4645,1 milles
11 WE ARE WATER à 6648,8 milles
12 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 7824,4 milles