IMOCA

Après 40 jours de mer, les deux marins de Groupe Bel ont révélé aujourd'hui être pénalisé par des avaries de voiles importantes, notamment sur le grand gennaker et le spi lourd. Ils réfléchissent à une possible escale en Nouvelle-Zélande.

A bord de Virbac-Paprec 3, Jean-Pierre Dick et Loïck Peron, pas très rapides mais solides leaders, ont franchi la longitude du cap Leeuwin. Un peu moins de 700 milles derrière, Estrella Damm est revenu à moins de 30 milles de Mapfre et la traversée de la mer de Tasman pourrait redistribuer les cartes.

Malgré les portes des glaces, les concurrents évoquent de possibles rencontres avec des icebergs. La veille est de mise... sans compter qu'une dépression très active menace de bousculer l´arrière de la flotte

En plein territoire Indien, la caravane de la Barcelona World Race avale goulûment les milles qui la rapprochent de l'entrée dans le Pacifique. Vent portant, soleil, allure maîtrisée, soleil, les grandes plaines liquides de l'Indien défilent.

Statu quo sur la flotte qui bénéficie de conditions stables. Ce n´est pas encore la grande houle puissante du Pacifique, mais les bateaux profitent des belles conditions sur l´océan Indien pour enquiller des heures de glisse. Soleil, mer belle, vent portant, on en profite pour barrer, faire le plein de grand air. Tous savent que de telles circonstances ne sont pas légion dans les mers australes. Il est donc urgent de profiter des petits plaisirs.

Comme si les duos de la Barcelona World Race avaient décidé de faire retomber la pression le temps d'une pause, les écarts entre les bateaux au contact se sont creusés à nouveau évacuant par là-même la tension inhérente à une régate au contact... le vent d'ouest s'installe progressivement sur la zone et les plaisirs de la glisse n'ont jamais paru aussi proches.

La flotte commence à rencontrer des conditions dignes des mers australes. Depuis le temps qu´ils les attendaient, ils finissent par ne pas y croire. Mais il faut se rendre à l´évidence, c´est bien un régime dépressionnaire classique qui s´installe sur les 40èmes. Avec son cortège de glissades sur la houle, de bascules à négocier entre le nord-ouest et le sud-ouest, de surfs qui affolent le speedomètre. On en oublierait presque que les équipages sont toujours en course, tant ils manifestent leur soulagement d´en avoir fini avec plusieurs jours terribles.

Un rayon de soleil et tous les malheurs des jours précédents semblent être relégués aux oubliettes de la Barcelona World Race. En ce vendredi matin, le sentiment qui domine est bien un fort soulagement. Les conditions sont devenues plus maniables et influent sur le moral des troupes.

Ce n´est pas encore le plat pays, mais ça y ressemble bougrement. Ciel bas, temps gris, et un océan qui s´est profondément assagi au point de rappeler à certains les paysages de la mer du Nord. Virbac-Paprec 3 continue de gérer son avance sur ses poursuivants, Estrella Damm et Groupe Bel jouent à « ne me quitte pas ». La tête de flotte vise maintenant la porte de la Nouvelle Amsterdam que les premiers devraient avoir parée dans l´après-midi.

Virbac Paprec 3 est désormais à mi-chemin entre les portes de Crozet et d´Amsterdam et évolue à 320 milles au nord des Kerguelen avec une avance de 440 miles sur Mapfre. Le bateau espagnol a néanmoins été bien plus rapide pendant la nuit avec une moyenne de 19,4 noeuds à comparer avec les 15,9 noeuds de Peyron et Dick. Cependant la grande bataille de la nuit reste celle qui fait rage entre Groupe Bel et Estrella Damm. Les Espagnols ont repris la troisième place, mais sont ce matin à seulement quatre milles des Français.